La population de l’akfadou leur rend un dernier hommage, Forte émotion à l’enterrement des 7 patriotes

La population de l’akfadou leur rend un dernier hommage, Forte émotion à l’enterrement des 7 patriotes

C’est dans un climat de deuil et de consternation générale qu’ont eu lieu, hier, à Mezgoug, Chemini et Akfadou, les cérémonies d’enterrement des sept Patriotes assassinés samedi dernier par un groupe terroriste au lieu-dit Lamtahar, dans les limites territoriales des communes de Tinebdar et de Tifra, sur les hauteurs de Sidi-Aïch.

En effet, les populations des archs des Ath Waghlis et des Ath Mansour étaient hier encore sous le choc. Douleur, colère et désolation se lisaient sur les visages des nombreux citoyens originaires de ces tribus venus assister à ces émouvantes obsèques.

Dès la matinée d’hier, d’innombrables véhicules ne cessaient de serpenter le chemin sinueux menant de la ville de Sidi-Aïch vers Tibane, Chemini et Akfadou, en passant par la commune d’El-Flaye. Les premiers cortèges se sont d’abord dirigés vers le village de Mezgoug, dans la commune de Tibane. Vers 11h30, le corps drapé de l’emblème national de feu Hamou Tahtat, l’un des Patriotes tués, âgé d’à peine 41 ans, venait d’être enseveli dans sa dernière demeure, au cimetière du village.

La cérémonie a eu lieu en présence d’une foule nombreuse. Une fois la mise en terre terminée, la marée humaine qui grossissait au fur et à mesure prend la destination de la municipalité de Chemini, dont trois de ses valeureux fils ont, eux aussi, perdu la vie dans l’embuscade meurtrière du 3 avril.

À l’entrée du village de Lejnane, des policiers peinent à régler la circulation, eu égard au nombre impressionnant de personnes et de véhicules y affluant. Les alentours des domiciles des deux victimes, issues de la même famille, grouillaient de monde. Sur la placette du village jouxtant l’ancienne école primaire construite en 1895 par les colons, il est vraiment difficile de se frayer un chemin.

Résistant et courageux, le directeur de l’hôpital de Sidi-Aïch, M. Ahmed Haddid, dont le frère et le cousin font partie des victimes de cet attentat terroriste, s’est attelé à recevoir les délégations officielles et les nombreux citoyens venant des quatre coins de la wilaya, partager avec lui cette douleur intenable.

Plusieurs responsables et autres cadres du secteur de la santé, dont le DSP de Béjaïa, le DJS, des députés, des chefs de daïra, des maires, des élus locaux (APC et APW)… ont tenu à se déplacer à Chemini pour assister à des funérailles pas comme les autres. Les circonstances de la tuerie de Tifra étaient le principal sujet qui animait les discussions.

“À qui profite ce carnage ? Pourquoi en ce moment ? Quelle suite à donner à cette menace terroriste qui pèse sur la région ? Quel serait le bilan de la riposte de l’armée ?…” Autant de questionnements qui revenaient hier tel un leitmotiv dans la bouche de ces paisibles citoyens.

Il était 13h passées, lorsque les dépouilles des défunts Haddid Abdelaziz (61 ans) et Haddid Madjid (62 ans) sont levées par les éléments de la Protection civile pour les transporter au cimetière de Sidi-Yahia, le village voisin qui a, lui aussi, perdu l’un des siens en la personne du regretté Mohand Lamine Djoudad, âgé de 68 ans.

Une interminable procession humaine poursuivra, dans un silence religieux, l’ambulance transportant les corps des deux victimes dont les cercueils sont drapés de l’emblème national.

Arrivés sur les lieux de sépulture, les trois corps seront inhumés sous une salve d’honneur tirée par les éléments des forces de sécurité accompagnés de youyous lancés par des femmes massées près du cimetière.

Le même climat de désolation a caractérisé aussi les funérailles des deux frères Adjaout, enterrés dans leur village natal, Imaghdassene, perché sur les hauteurs de la commune d’Akfadou.

À noter qu’une délégation officielle conduite par le wali de Béjaïa, Ali Bedrici, s’est rendue peu avant la cérémonie de mise en terre au domicile des deux frères assassinés, compatissant à la douleur de leur famille complètement ébranlée.

Ainsi, le premier magistrat de la wilaya a tenu à soutenir moralement n’na Fatima, la mère des deux victimes qui demeure inconsolable aux côtés des deux jeunes veuves en sanglots.

Il faut souligner que le wali de Béjaïa, visiblement très affecté par une telle tragédie, a promis d’apporter une assistance matérielle conséquente à la progéniture en bas âge des deux frères ayant consenti le sacrifice suprême de leur vie pour que vive l’Algérie libre et démocratique.

Enfin, il y a lieu de signaler que la septième victime, Mustapha Hamamouche (47 ans), devait être inhumée hier en fin d’après-midi dans son village natal, Mezouara, dans la même commune d’Akfadou.

C’est ainsi que les populations des Ath Waghlis et Ath Mansour ont tenu à rendre l’ultime et vibrant hommage à leurs vaillants fils dans l’honneur et la dignité.

KAMEL OUHNIA