La population de la wilaya de Tizi Ouzou continue d’endurer de fréquentes pénuries et graves perturbations dans l’alimentation en eau potable en dépit de fortes capacités hydriques qu’elle recèle et celles mobilisées.
En effet, les potentialités toutes sources confondues (ressources souterraines et superficielles) de la wilaya de Tizi Ouzou sont estimées à plus de 1 milliards m3 desquelles on mobilise pas moins de 224 millions de m3. La production journalière est de 253.000 m3 pour des besoins estimés à 230.000 m3.
Mais il ne se passe pas un jour ces derniers temps sans que des citoyens ne recourent à des actions de protestation contre le manque d’eau potable pendant que les responsables du secteur mettent en avant ces indicateurs en la matière qui sont loin de cette réalité du citoyen dans cette région. Les régions de la haute montagne de Kabylie restent les plus touchées par ces pénuries en période estivale.
L’ADE pointée du doigt
Les services de la direction des ressources en eau (DRE) jettent la balle dans le camp de leurs collègues de l’Algérienne des eaux (ADE) en les tenant pour responsables de ces pénuries en avançant la capacité des ressources hydriques mobilisées qui reste considérable et dépasse même la demande.
Les carences se situeraient au niveau de la gestion de la distribution, de l’avis des responsables de la DRE. Les élus de la commission de l’Assemblée populaire de wilaya (APW) chargent aussi l’ADE en relevant dans leur dernier rapport un taux de déperdition qui avoisine les 60 % en raison de la vétusté des réseaux de distribution.
Et le citoyen est pris dans un véritable dilemme. L’eau est produite en quantité dépassant les besoins sans que celle-ci n’arrive dans le robinet du citoyen.
Les exemples du manque d’eau potable à Tizi Ouzou ne manquent pas en ce début de la saison estivale. Au Nord de la wilaya de Tizi Ouzou, qui est alimentée depuis la nappe et le barrage Taksebt, les citoyens n’échappent pas à la galère de la pénurie d’eau potable.
Deux semaines sans eau
Des villages situés dans les communes de Boudjima et Makouda pour ne citer que ces deux communes sont depuis plus de deux semaines sans eau, avons nous appris de sources locales. Les représentants des populations ont frappé à toutes les portes pour en savoir les raisons mais en vain et point d’eau dans le robinet.
Auparavant la production provenant de la nappe estimée à 12.000 m3 par jour alimentait toute la région et au lieu d’atténuer les pénuries avec l’apport provenant du barrage Taksebt c’est le contraire auquel est confronté le citoyen.
A Beni Douala au Sud de Tizi Ouzou, des quartiers entiers sont sans eau depuis une dizaine de jours, selon des habitants de cette région.
A Bouzeguene, à l’Est de la wilaya de Tizi Ouzou, les habitants attendent des semaines pour voir l’eau couler de leur robinet. Au Sud, malgré le raccordement des foyers en AEP depuis les barrage Koudiat Acerdoune( Bouira) , les pénuries touchent plusieurs villages des communes de Draa El Mizan, Boghni et Ouadhias.
Même le chef de lieu de la wilaya de Tizi Ouzou n’est pas épargné par de graves perturbations dans l’alimentation en eau potable en ce début de l’été.
Ces derniers jours, les habitants des immeubles devraient attendre jusqu’à des heures tardives de la nuit pour voir l’eau couler dans leur robinet.
A la direction commerciale on évoque le problème de « pression » alors qu’au niveau de la principale station de pompage située à Tala Allam on affirme ne pas être au courant de ces perturbations.