La pomme de terre à 40 DA …en Juin,L’attrape-nigaud de Benbada

La pomme de terre à 40 DA …en Juin,L’attrape-nigaud de Benbada

Les prix sont toujours en hausse

Après l’échec des mesures répressives, le ministère de tutelle semble vouloir passer à la lutte intelligente contre le commerce informel, et ce en adoptant des décisions incitatives.

Les consommateurs de la pomme de terre peuvent prendre leur mal en patience, et ce tout en continuant à subir les affres de la hausse des prix du tubercule jusqu’à la fin du mois de juin de l’année en cours, période durant laquelle le tarif de la pomme de terre sera, semble-t-il, stabilisé autour de 40 dinars/kg. C’est du moins ce qu’a laissé entendre le ministre du Commerce, Mustapha Benbada.

Une telle déclaration a été faite jeudi à l’occasion de la visite de travail et d’inspection du ministre à Oran. En attendant, les tarifs connaîtront une baisse graduelle. Sans pour autant revenir sur les raisons de la hausse vertigineuse de la pomme de terre, le ministre a, dans un autre point de vue, tout en pointant du doigt l’appareil de régulation, Syrlapac, mis en place en 2008, aestimé que la crise est d’ordre biologique. Explication toute laconique: le système en question avait pour mission initiale le stockage de la pomme de terre durant la période de surplus en vue de la commercialiser pendant la période hors-saison.

La finalité c’est de déjouer toutes les manoeuvres de spéculation, il n’a pas eu les résultats envisagés. Loin de toute panique, le ministre du Commerce a tout de même voulu être rassurant en déclarant que «la situation n’est pas endémique à l’Algérie mais à bien des pays occidentaux dont la disponibilité des produites frais est basée sur l’importation à longueur d’année». Sur sa lancée, il a, à l’occasion du point de presse improvisé au port d’Oran relevé que «les «produits frais algériens cultivés dans notre pays sont une fierté qui nous enorgueillit». Passant en revue les importations algériennes, Benbada s’est engagé à prendre des mesures radicales, et ce en promettant le renforcement des équipes de contrôleurs des directions et des inspections portuaires. Dans ce cadre bien nommé, ce sont au moins 7000 cadres universitaires qui feront l’objet de recrutement en vue d’occuper des postes de responsabilité. Cette politique, qui a abouti à l’embauche de 3600 jeunes cadres, a été lancée en 2011, ceci comme début. Dans une opération semblable, le ministère du Commerce est en passe d’étoffer les effectifs des

services de contrôle en recrutant cette année 2500 autres agents. La même politique sera engagée quant au renforcement des moyens matériels et ce, en dotant les services en charge de la lutte contre la fraude de 350 véhicules. Pourquoi toute cette panoplie de mesures dédiées au renforcement des structures des 75 inspections éparpillées un peu partout dans les 48 wilayas du pays? Le ministre semble avoir identifié toutes les lacunes qui caractérisent ses représentants locaux déclarant que «c’est une couverture faible par rapport à l’existence de 538 daïras recensées à l’échelle nationale». Au plan du soutien de l’Etat des produits de base par le ministre a indiqué que l’Etat «s’est engagé à cet effet en mobilisant une bagatelle de 300 milliards de dinars». Le commerce informel n’a pas été en reste de la visite du ministre à Oran. La lutte contre le phénomène doit être continuelle puisque le commerce parallèle assène des coups durs aux obligations réglementaires, régissant le fonctionnement de l’économie nationale. En chiffres, les transactions non facturées ont été arrêtées, durant les trois dernières années, à un montant de 155 milliards de dinars, représentant quelque 1, 55milliard d’euros. Dans cette gabegie causée par le commerce informel, près d’un tiers du chiffre, soit 46 milliards de dinars, a été recensé durant l’exercice 2011. A la faveur de l’échec des mesures répressives, le ministère de tutelle semble vouloir passer à un autre stade d’une lutte intelligente contre le commerce informel, et ce en adoptant une pléiade de décisions incitatives. Le modus opérandi consiste en le déblocage de 4 milliards de dinars dédiés exclusivement à l’aménagement de nouveaux espaces commerciaux, comme il est aussi question de la mobilisation d’une autre facture estimée à 10 milliards de dinars et destinée à la réalisation de nouvelles infrastructures de marché.