La pollution de 650 plages menace les ressources halieutiques de disparition

La pollution de 650 plages menace les ressources halieutiques de disparition

Le Comité national des marins pêcheurs a tiré la sonnette d’alarme sur la situation du secteur de la pêche et de la pisciculture en Algérie notant la diminution de la production de 400 à 187 tonnes par an, tous types de poissons confondus, durant les trois dernières années.

Cette situation inquiétante requiert les efforts des autorités, à commencer par le ministère de la pêche et des ressources halieutiques afin de redresser la situation.

Hocine Bellouti, président du Comité national des marins pêcheurs, affilié à l’Union Générale des Commerçants et des Artisans Algériens, a déclaré à Echorouk, que le ministère du commerce a décidé d’importer 200 mille tonnes de poisson congelé, depuis quelques jours, pour assurer les besoins durant le mois de Ramadhan et combler un déficit évalué à plus de 220 mille tonnes, une solution conjoncturelle, explique-t-il, en s’étonnant, néanmoins, qu’un pays de 1284 kilomètres de côtes ait à affronter un pareil problème.

Notre interlocuteur a précisé que le secteur de la pêche est en grand danger depuis 2005, et si le problème persiste, dans 40 ans, il ne restera plus aucun poisson sur les côtes algériennes à cause des zones industrielles qui déversent leurs déchets toxiques dans la mer.

Par exemple, oued Annaba à l’est, qui passe par 7 wilayas et oued El-Harrach, au centre, charrient les déchets des usines vers la méditerranée. «650 plages équivalent à 650 plages polluées», a ajouté Bellouti.

Dans ce contexte, Hocine Bellouti considère que les causes de la rareté du poisson sont imputables à la non-application de la loi et que la responsabilité en incombe au ministère de la pêche et des ressources halieutiques qui doit réprimer les contrevenants utilisant de la dynamite et ne respectant pas la période de 5 mois nécessaires à la reproduction et au développement du poisson.

Le ministère du commerce a aussi la responsabilité de contraindre les commerçants à écouler un certain volume de poisson et interdire la vente de sardines de moins de 11 centimètres de long, en application du décret exécutif s’y rapportant. Bellouti préconise d’affecter une police des mers afin de contrôler les côtes et les activités des pêcheurs.

Notre interlocuteur a en revanche salué le projet du ministère de la pêche relatif à l’élevage du poisson au niveau des barrages et qui commence à donner des résultats.