La baisse des prix du pétrole, principale source de revenus pour l’Algérie, représente un défi pour le gouvernement mais n’influera pas sur les salaires, les transferts sociaux et le soutien des prix, a affirmé dimanche le ministre algérien des Finances, Karim Djoudi.
« Ces trois sources (salaires, transferts sociaux et soutien des prix) ne seront pas touchées », a assuré le ministre à la radio, estimant que le prix du baril ne devait « pas dicter des actions structurelles ».
L’Etat est déterminé à « maintenir la politique de soutien direct des prix, comme pour le lait, les blés, l’huile et le sucre, ou indirect » comme pour les subventions accordées pour l’électricité, a ajouté le ministre.
« Les dépenses inscrites se font sur la base d’un baril à 120 dollars alors que la dépense effective constatée en fin d’exercice est sur la base d’un baril à 75 dollars », a expliqué M. Djoudi.
La tendance à la baisse du prix du pétrole requiert « de la prudence qui doit s’entendre comme un élément de gestion active de notre politique économique et financière », a-t-il précisé.
La semaine dernière, Djamel Benbelkacem, un responsable de la Banque d’Algérie avait déclaré à la presse que le budget ne serait à l’équilibre que si les prix du pétrole, en baisse ces dernières semaines, remontaient au-delà de 110 dollars le baril.
En cas de chute des cours du brut à un niveau similaire de ceux de 2009 (autour de 60 dollars), l’Algérie devra recourir au Fonds de régulation des recettes (FRR) qui couvrira, le cas échéant, dix ans de déficit budgétaire, a précisé M. Benbelkacem.
Selon la Banque d’Algérie, les recettes de l’Etat issues des hydrocarbures ont progressé de 37% en 2011 grâce à la hausse des cours. Elles représentaient 27,7% du PIB en 2011, contre 24% en 2010.
En janvier, le Fonds monétaire international (FMI) avait prévenu l’Algérie que son budget était « vulnérable » à une éventuelle baisse des prix du pétrole, qui aurait des conséquences profondes sur l’économie du pays.