par Abdelkrim Zerzouri

Car, du coup, certains partis de la tendance islamiste se sont ingéniés à proposer aux femmes de faire de la politique «halal» 100%. Ainsi, à cause de croyances religieuses ou de mœurs sociales qui ont la peau de mâles durs à cuire, la femme n’est pas totalement à l’aise dans son rôle de politicienne. Pour échapper à la curiosité, nombreuses sont celles qui se présentent encore aux élections sans visage découvert. Sur les panneaux publicitaires, les affiches des listes de candidats aux élections n’exposent pas de photos de femmes candidates, présentées seulement avec leur nom et des «photos sans visages» ! De quoi a-t-on peur ? Certainement par pudeur. La domination du mâle qui persiste et qui n’admet pas que la photo de sa femme, ou de sa sœur, soit publiquement exposée. Sans omettre d’ajouter qu’il arrive que la femme, elle-même, refuse que son visage soit dévisagé par des curieux sur la place publique.
Elle ne tient même pas à ce que des électeurs mâles lui soient acquis. Elle cherchera plutôt à se faire élire exclusivement par les femmes et entre femmes, on peut se permettre des intimités. Tiens, dans ce sens, l’Alliance (Nahda-Adala-Bina) organise des meetings «yadjouz», réservés exclusivement aux femmes ! La campagne menée par les femmes et pour les femmes, c’est un créneau qu’on cultive à merveille chez les partis islamistes. Leurs voix constituent presque la moitié du corps électoral et, par-dessus le marché, elles ne s’abstiennent pas de voter, elles. Autant courtiser la gent féminine de la manière la plus efficace, lui donner un espace politique intime, «hallal» 100%. Quoique le cachet reste suspect, factice, du moment qu’on ne peut jamais garder cette intimité féminine dans la pratique de la politique.