Des centaines de manifestants, voire des milliers ont encore manifesté hier à travers plusieurs villes de Turquie.
La contestation était à son quatrième jour consécutif alors que le Premier ministre Tayyip Erdogan a décidé de maintenir sa tournée au Maghreb. La réaction des forces de l’ordre a été brutale.
La police turque a fait usage, dans l’après-midi d’hier, de gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants regroupés, selon l’AFP, sur la place centrale de Kizilay (Ankara), où de violents affrontements s’étaient déjà déroulés dimanche, faisant de nombreux blessés. Selon la même source, «les protestataires ont riposté par des jets de pierres sur les policiers». Les médias turcs font état, quant à eux, de l’interpellation de quelque 500 manifestants au moment où d’autres sources d’information évoquaient la mort de deux individus.
La riposte musclée des autorités turques a été en outre dénoncée hier par la Confédération des onze syndicats de la Fonction publique (Kesk) forte de 240 000 adhérents. La Confédération en question a lancé un appel pour une grève de 48 heures à compter de demain pour protester contre la répression policière des manifestations antigouvernementales de ces derniers jours, selon l’AFP.
«La terreur d’Etat mise en œuvre contre les manifestations massives à travers le pays a démontré une fois de plus l’hostilité du gouvernement AKP à l’égard de la démocratie», dénonce l’organisation syndicale citée par la même source. Jamais depuis son accession en 2002, le Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan n’a été confronté à des contestations d’une telle ampleur.
Karim Aoudia