La police charge les 5 000 gardes communaux en marche sur Alger ,Choc fratricide

La police charge les 5 000 gardes communaux en marche sur Alger ,Choc fratricide

Après des mois d’attente et la non satisfaction de leurs revendications, les gardes communaux ont marché hier depuis Blida vers Alger. Mais les forces de l’ordre les ont interceptés à Birkahdem et les ont accueillis avec des jets d’eau.

Démarrant à 4 h du matin de Blida et arrivés à bout de souffle à l’entrée d’Alger, certains des gardes communaux ont même reçus des petits soins par les forces de l’ordre.

Mais une fois, le souffle repris , le face à face s’est vite transformé en échauffourée. Les forces de l’ordre ont accueilli les gardes communaux avec des jets d’eau afin de les empêcher de continuer leur parcours. La colère accentuée par la chaleur excessive de mois de juillet, ont poussé les gardes communaux à se défendre avec tout ce qu’ils trouvent à leur portée.

Ainsi, des échanges de tires de pierres et de bâtons, de morceaux d’argile et voire même des insultes étaient un spectacle du mauvais goût. De part et d’autres, on dénombre plusieurs blessés. Une panique générale s’est brusquement invitée à prendre part au cocktail léthargique de l’autoroute de Birkhadem menant vers Alger.

Les passants étaient effrayés, des mères de famille accompagnées de leurs enfants bouleversés et ne savaient quel chemin à prendre pour arriver saint et sauf chez elles. S’approchant avant le déclenchement des échauffourées des gardes communaux, leur porte-paroles nous ont indiqué qu’ils n’avaient pas l’intention de s’opposer avec « leurs frères » des forces de l’ordre.

Ils nous ont précisé qu’ils voulaient investir pacifiquement la capitale afin de faire entendre leur voix. En raison de leur déception et de longue attente, ils exigent cette fois-ci une audience avec le président de la République, le considérant comme étant le seul et légitime à répondre à leur revendications. Faute de quoi, ils menacent de ne pas quitter Alger. « Nous ne quitterons Alger qu’une fois nos revendications satisfaites et avec des garanties », ont-ils insisté.

Durant la décennie noire, les gardes communaux étaient les boucliers de l’État permettant la sauvegarde de l’Algérie de baigner perpétuellement dans le sang de ses enfants et de vivre dans la terreur. Durant ce long et acharné combat, 4 600 ont trouvé la mort et 1 700 survivent tant bien que mal dans l’invalidité. Selon leur porte-paroles, le nombre des gardes communaux s’élève actuellement à 88 817 agents exerçant dans la précarité.

La plupart d’entre eux touchent des salaires dérisoires, et ce, une fois le trimestre. Les gardes communaux revendiquent la revalorisation de leur corporation en tant que corps constitué.

En outre, ils réclament qu’on leur verse les primes des heures supplémentaires qu’on leur délivre des attestations qui prouvent leur engagement dans la lutte antiterroriste, qu’on prenne en charge les familles des agents victimes du terrorisme et qu’on leur octroie des aides dans le cadre de l’habitat rural.

Fawzi Khemili