Décidément, les pluies se suivent et les conséquences sont toujours les mêmes, depuis le début de cette saison hivernale, Oran est devenue le théâtre d’éternels scénarios d’inondations, qui touchent pratiquement tous les coins de la wilaya.
Les nombreuses initiatives qui consistaient à réaliser et réhabiliter le réseau d’évacuation des eaux pluviales, n’ont pas été à la hauteur des espérances, c’est la réalité du terrain qui confirme cela, puisque le constat est amer et le verdict est douloureux pour les Oranais qui se demandent à chaque fois, pourquoi une si grande ville qui ambitionne de devenir un pôle méditerranéen, ne sait pas se débrouiller devant de simples phénomènes naturels. Même si les pluies qui se sont abattues sur la ville ont été les plus fortes depuis le début de la saison, puisque comme l’a indiqué le bulletin météo d’hier, le taux des pluies a dépassé les 80 mm.
Cela n’est pas une raison qui handicape toute une ville avec ses environs. En effet, plusieurs dégâts matériels ont été enregistrés durant les dernières 24 heures, à l’image de ces établissements scolaires inondés, ces routes principales barrées, chose qui a empêché les écoliers et les travailleurs de rallier leurs écoles et leurs lieux de travail.
Par ailleurs, plusieurs effondrements partiels ont été enregistrés dans divers quartiers populaires, comme ce fut le cas à la rue Maupas au niveau du quartier de St Eugène, où une dalle qui s’est effondrée pendant la nuit, a failli causer des dégâts humains. Même l’hôpital des cancéreux d’El Hassi, n’a pas été à l’abri des inondations, puisque toutes les eaux pluviales se déversaient en prévenance des hauteurs du quartier devant l’entrée principale de l’hôpital. Il a fallu donc creuser le mur, pour faire évacuer les eaux stagnées.
BILAN : 35 INTERVENTIONS ET 80 POINTS NOIRS ENREGISTRÉS
Les différentes structures et sociétés qui ont réuni leurs forces pour parvenir à surmonter des moments pareils, à travers le plan ORSEC, n’ont pas été vraiment efficaces. Tant bien que mal, ce système a essayé de faire face à 80 points noirs, à travers la ville, avec à la clé, 35 interventions enregistrées par les éléments de la protection civile, qui consistaient généralement à faire évacuer l’eau des endroits inondés, tels que les écoles, les routes et les périphériques principales, ainsi que les interventions suite à des appels de citoyens, à travers les différents quartiers d’Oran, qui ont quasiment tous été touchés par ces intempéries.
On citera à titre d’exemple, haï El Badr (ex-Cité Petit), où de nombreuses habitations ont été envahies par les eaux hier. En effet, le long fleuve qui s’est créé par les fortes chutes de pluie qui se déversaient même des hauteurs du quartier des Amandiers, a causé d’importantes inondations.
De nombreuses maisons situées dans les rues Hamou Ali, Damas et Jupaloux et les environs, ont été également envahies par les eaux. Les familles ont passé la matinée d’hier à évacuer les eaux qui ont submergé leurs enceintes, causant ainsi un sérieux préjudice.
Pendant ce temps, la route qui mène à l’hôpital militaire a été envahie par les eaux, chose qui a rendu le trafic automobile très difficile, notamment au niveau de la trémie de Yaghmoracen qui, au contraire de celle de la cité Djamel, n’a pas pu supporter le flot très élevé des eaux qui se sont déversées dans cette structure qui a été évidemment fermée à la circulation. Le même constat a été relevé au niveau du rond-point de la Glacière menant à l’avenue Mekki Khelifa, où les eaux ont obligé les bus du transport urbain et les automobilistes, à prendre des déviations par d’autres routes, pour rejoindre le quartier de Maraval.
PAS D’ISSUES, TOUT EST BLOQUÉ
Les routes nationales qui sont plus qu’indispensables pour relier les différentes communes et wilayas, ont connu durant la matinée d’hier, des bouchons interminables et des difficultés pour les automobilistes.
C’est le cas de la route nationale n°11 qui relie Oran à Arzew et Mostaganem, qui a été le théâtre de trois (3) accidents de la circulation causés par les intempéries. Cette route a été même fermée à la circulation au niveau de Bir El Djir. Quant à la RN 2 menant à Tlemcen, elle a été fermée à la circulation par les eaux pluviales qui ont barré la voie entre les quartiers des Amandiers et Coca.
Ce qui a obligé la plupart des automobilistes à faire demi-tour au rond-point des Amandiers. La protection civile, la SEOR, la police, étaient présentes dans plusieurs de ces lieux, afin de venir en aide à la population, à travers l’évacuation des eaux stagnées, l’intervention dans les quartiers populaires où il y a beaucoup de vieux bâtis menacés d’effondrement.
Des efforts qui n’ont pas été très apparents, tellement les inondations ont touché plusieurs points à travers la ville.
Pour le plan ORSEC c’est mi-figue, mi-raisin, puisque une telle action nécessite d’abord des canalisations et avaloirs qui ne soient pas submergés après les pluies, car dans ce cas seulement, on pourrait espérer mieux d’un tel plan de sauvetage.
Jalil Mehnane & Mohamed Hamza