Les pluies diluviennes qui se sont abattues, sans répit, durant toute la journée de lundi, ont fait craindre le pire aux Algérois qui demeurent traumatisés par les inondations de Bab El-Oued de 2001.
La catastrophe a été évitée grâce à la mobilisation et à la vigilance, notamment, de la Protection civile, des services des APC et des différents corps de sécurité. Toutefois, deux personnes ont trouvé la mort, l’une à Béni-Messous, suite à l’effondrement d’un mur de clôture de l’hôpital, et l’autre à Dellys, emportée par les eaux (oued Fedjane).
Dans son bilan, la direction générale de la Protection civile déplore, en effet, “le décès d’une personne suite à l’effondrement d’un mur de clôture de l’hôpital de Béni Messous et une autre blessée, évacuée vers le même hôpital suite à l’effondrement de deux baraques, au lieu-dit Sahel”. La Protection civile enregistre, également, l’effondrement de deux baraques dans la même commune de Béni-Messous qui ont fait un blessé, tandis qu’une autre personne blessée suite à un dérapage d’un véhicule sur l’autoroute Est-Ouest, du côté de Boufarik, a été sauvée in extremis.
Alertée par le BMS rendu public, la veille, par les services de l’Office national de météorologie, la direction de la Protection civile avait mobilisé un total de 4 000 agents, tous grades confondus, pour faire face aux intempéries annoncées, au niveau national. Au jour j, détaille le commandant Achour, sous-directeur des statistiques, contacté hier par téléphone, 1 400 éléments ont participé aux multiples opérations menées sur le terrain, tandis qu’une alerte a été déclarée dans toutes les casernes de la Protection civile.
Alger, Tizi Ouzou, Blida, Tipasa, Aïn Témouchent, Boumerdès et Jijel figurent parmi les wilayas les plus affectées par les fortes chutes de pluie, causant des blocages dans la plupart des axes routiers ainsi que l’envahissement de plusieurs quartiers par la furie des eaux. Les éléments de la Protection civile ont ainsi eu à effectuer plusieurs opérations d’épuisement des eaux pluviales et de sauvetage de personnes en détresse ou cernées par les eaux pluviales, suite aux débordements des oueds et pour des dégagements de véhicules bloqués par les pluies. Selon le bilan de la Protection civile, seulement dans la capitale, 65 opérations d’épuisement des eaux pluviales dans les habitations, édifices publics et oueds à travers les communes de Tessala El-Merdja, Bir-Mourad-Raïs, Sidi-M’hamed, Birtouta, Hydra, Birkhadem, Bab El-Oued, Draria, Chéraga et Baraki.
La mission des éléments de la Protection civile, explique le commandant Achour, a été parfois perturbée par les interminables embouteillages qui se sont formés sur plusieurs axes routiers. L’officier de la Protection civile ne rate pas l’occasion de lancer un appel aux automobilistes de penser dorénavant à faciliter la tâche aux secouristes en respectant notamment la bande d’urgence des routes qui leur est réservée. “J’appelle les citoyens à faire preuve de plus de civisme pour faciliter la tâche à nos services dans ces cas d’extrême urgence”, a martelé le commandant Achour.
Après les eaux, la boue
De son côté, le P/APC d’Alger-Centre, Abdelhakim Bettache, également contacté par téléphone, déplore le fait que certaines entreprises, à l’instar de Sonelgaz, tardent à achever leurs chantiers engagés en plein centre-ville. Les tonneaux de boue emportés par la furie des eaux pluviales ayant envahi la plupart des artères au centre d’Alger, regrette-t-il, sont le résultat des travaux non achevés de Sonelgaz. “Plus de trois mois après l’intervention de Sonelgaz, notamment au niveau du quartier Télemly, on constate que 90% des chantiers de cette entreprise n’ont pas été remis en l’état.
Il est vrai que Sonelgaz doit intervenir pour prévenir les coupures d’électricité à l’approche de la période estivale, mais elle doit aussi respecter ses engagements pour remettre en l’état tous ces chantiers, une fois les travaux achevés”, a-t-il souhaité. Néanmoins, il affirme que les services de son APC avaient anticipé de prendre des dispositions nécessaires pour faire face aux intempéries d’avant-hier. “Nous avons redoublé de vigilance par anticipation pour maîtriser cette situation d’urgence, dès lors qu’un BMS nous a été transmis la veille”, s’est félicité le maire d’Alger-Centre, tout en rendant hommage à l’entreprise Asrout qui a participé aux travaux d’évacuation des avaloirs et nettoyage de la ville, pendant et après les intempéries. Les dégâts matériels restent marginaux, selon M. Bettache, qui assimile les inondations d’avant-hier à celles de Bab El-Oued. “Franchement, nous avions peur de voir un 2001 bis”, a-t-il reconnu.
F A