La pétition pour l’élection de Belkhadem prend forme, Vers un FLN bicéphale ?

La pétition pour l’élection de Belkhadem prend forme, Vers un FLN bicéphale ?

Le groupe mené par Abderahmane Belayat a poursuivi, hier, la procédure de signatures pour «faire élire» Abdelaziz Belkhadem en qualité de secrétaire général du Front de libération nationale.

Si cette action venait à aboutir, ce parti pourrait se retrouver avec deux directions. La guerre qui oppose Abdelaziz Belkhadem et Amar Saâdani a pris une nouvelle tournure. Après avoir perdu la bataille de l’Aurassi, le ministre d’Etat a immédiatement engagé une procédure organique pour tenter de se faire réélire à la tête du FLN.



Cette action consiste à obtenir au moins 160 signatures de membres du Comité central. «La procédure est en cours. Nous sommes actuellement en contact avec les membres du Comité central qui rejettent les pratiques imposées par Amar Saâdani.

Après les sessions du 29 août et du 16 novembre, les membres du Comité central ont été victimes d’intimidation et de menaces», a expliqué Abderahmane Belayat. Il dénonce à ce titre «l’assemblage non crédible qui a prévalu lors de la session du Comité central». «Il suffit de voir la composante du Bureau de cette session pour constater que plus rien ne tient la route dans le parti.

Nous avons constaté un amalgame entre les pro-Saâdani, les redresseurs de Abdelkrim Abada et les membres de la tendance de Ali Benflis. C’est une conjugaison d’intérêts contradictoires, une alliance aléatoire et éphémère qui ne résistera pas au premier coup de vent.»

Le coordinateur du Comité central du FLN indique que Abdelaziz Belkhadem «annoncera prochainement l’étendue de sa base militante». «Il entamera ensuite des consultations pour désigner les membres du Bureau politique. En parallèle, un organe chargé de sauvegarder le parti sera installé dans l’ensemble des mouhafadhas», ajoute-t-il. Pour l’heure, la composante et les missions précises de cet «organe» ne sont toujours pas connues.

Et pour Belayat, le retour de Abdelaziz Belkhadem est loin d’être un canular. «Belkhadem jouit de la totale confiance du président d’honneur du parti, le président Abdelaziz Bouteflika. D’ailleurs, en sa qualité de conseiller spécial, il est chargé de le tenir au courant de tous les événements qui se produisent au sein du FLN.» Pourtant, dans le camp adverse, on n’hésite pas à qualifier les actions menées pour l’élection par pétition de Abdelaziz Belkhadem de «grande mascarade».

«C’est du jamais vu dans l’histoire des partis politiques ! Aucun parti dans le monde n’a osé lancer une telle opération. Mais cela dénote de l’état de déception de cette minorité de militants. Ils ont échoué à s’imposer lors de la session du Comité central. Les militants et l’opinion publique savent de quelle côté est la légitimité. Amar Saâdani jouit de toute la légitimité », assure Saïda Bouhadja.

Et pour étayer ses propos, Bouhadja s’appuie sur un élément imparable : «Amar Saâdani jouit du soutien du président de la République puisqu’il est invité à rencontrer le directeur de cabinet de la présidence afin de présenter les propositions du FLN dans le processus de révision de la Constitution.» Et pour Bouhadja, il est impossible que cette légitimité soit partagée par deux personnalités. «Il n’y aura jamais deux directions au FLN. Le parti se dirige vers son 10e congrès et rien ne pourra l’arrêter. »

T. H.