Le huis clos est également synonyme de gâchis. Prenez vos calculettes et faites vos comptes : si le CS Constantine a l’habitude de drainer 40 000 supporters en match amical d’intersaison, imaginez un peu le manque à gagner lors d’un sommet comme celui face à un autre doyen, le MC Alger, qui aurait fait engranger au club de l’Antique Cirta au moins 8 millions de dinars si l’on considère que le ticket d’entrée est à 200 DA seulement.
Evidemment, il faut retrancher la quote-part de la Ligue, celle des services d’ordre et de l’OPOW Chahid-Hamlaoui, mais le résultat est le même : zéro dinar dans les caisses à cause du huis clos. Même sort pour l’affiche MCA-ESS, au stade Omar-Hamadi, qui aurait pu drainer la grande foule, mais qui s’est finalement déroulée dans un stade sonnant creux. De son côté, l’Entv a décidé – et c’est compréhensible – de ne diffuser aucun match à huis clos, même s’il s’agit d’une rencontre décisive. Ça n’a aucun charme et cela tue le spectacle. Revenant maintenant au fameux chiffre de 300 matchs à huis clos constatés durant les trois dernières saisons qui a fait débat : si on prend une petite moyenne de 5 000 spectateurs par rencontre ce sont 300 MDA qui se sont partis en fumée durant cette période. Nos clubs qui vivent pour la plupart une crise financière récurrente, voient l’une de leurs rares sources de recette fortement pénalisée, sachant que les droits télés sont encore loin de constituer le principal apport en argent pour ces mêmes clubs. A l’heure du professionnalisme et au moment où les clubs font les yeux doux aux repreneurs et autres investisseurs, le huis clos risque d’être un véritable frein et peut même faire fuir les candidats potentiels. On imagine bien les Italiens d’Edil Pellicano, annoncés comme repreneurs du MCA, se retrouver avec une série de huis clos durant toute une saison ! Heureusement que la Ligue a décidé de sauver les derbys en supprimant ce satané huis clos.
A. S.-B.
