La pénurie «factice» accouche d’une hausse des prix L’eau minérale plus chère que l’essence

La pénurie «factice» accouche d’une hausse des prix L’eau minérale plus chère que l’essence
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«Nous en avions l’intuition, que cette pénurie d’eau minérale qui a suivi après l’Aïd, allait forcément conduire à une hausse des prix.

Ce genre de pénuries est souvent provoqué intentionnellement pour pouvoir ensuite augmenter les prix et prendre, ainsi, au dépourvu les consommateurs», s’exclameront deux citoyens atteints de maladies chroniques et qui utilisent l’eau minérale pour leurs traitements et régimes imposés par les médecins, alors qu’ils sortaient d’une épicerie chargés de quelques bouteilles de ce précieux liquide.



En effet, comme cela était prévisible, l’eau dite minérale, alors que l’appellation ne doit réellement se limiter à deux ou trois marques tout au plus, puisque la majorité de ses soi-disant «eaux minérales» ne sont en fait que de l’eau de source, qui doit selon toute logique être vendue beaucoup moins cher que l’organique, comme cela se fait partout dans le monde, a connu tout récemment une hausse sensible, puisque la bouteille d’un litre et demi est écoulée actuellement à

30 et 35 DA, la petite bouteille d’un demi- litre se vend elle à 20 DA, au lieu des 25 DA et 15 DA. Quant au pack comprenant six bouteilles, il se vend chez le détaillant à 150 DA et plus, selon la marque, alors que la bonbonne de 5 ou 6 litres, est passée de 70 à 75 DA et même à 80 DA. C’est le label national «Saïda» qui reste la moins chère, alors même qu’elle est minérale et non pas de source comme les autres.

LG Algérie

«Dans quel bled vivons-nous, puisque la bouteille d’eau est devenue plus chère que l’essence»! lancera un vieil homme qui avouera ne boire que de l’eau du robinet, car non seulement il n’a pas les moyens de dépenser des centaines, voire des milliers de dinars par mois pour en consommer, il admettra ne pas faire confiance à toute cette eau en bouteille dont on loue des vertus qui n’ont jamais été avérées.

Alors que la distribution de l’eau minérale semble reprendre progressivement après plus de deux semaines de disette, les producteurs et distributeurs se rejettent la responsabilité quant à l’origine de cette situation. Une situation qui a suscité l’exacerbation et l’incompréhension des gens, en cette période caniculaire, dans la mesure où le produit existe, sauf si les sources se seraient entièrement taries.

Chez les producteurs, on affirme qu’il n’y a jamais eu de rupture au niveau des chaînes de production et que le problème se situerait au niveau de la distribution, en n’écartant pas la détermination de certains à entretenir la spéculation dans le but d’augmenter les prix à la hausse. De son côté, l’UGCAA, avance que ce sont les producteurs qui ont fait défaut en raison d’une forte demande qu’ils n’ont pu assurer, puisqu’il existerait un réel déficit au niveau de l’offre qui avoisine les 40%.

Enfin, questionné au sujet de la situation qui prévaut au niveau de ce secteur de l’eau minérale qui demeure instable, le ministre des Ressources en Eau, ce dernier a déploré l’absence de régulation du marché. Il a, en outre, rappelé l’existence de 45 exploitants, tandis que 15 nouvelles autorisations seront accordées au cours du mois de septembre en cours.

Sachant que les prix fixés sur les denrées alimentaires suite à des hausses sont généralement irréversibles, en Algérie, car ne répondant aucunement à la loi de l’offre et de la demande si décriée par les commerçants, il est infiniment peu probable que le coût de la bouteille d’eau soit revu à la baisse, à l’avenir.

Aussi, les consommateurs de ce liquide vital, doivent apprendre à s’organiser en effectuant des économies au niveau de la consommation ou se rabattre sur l’eau du robinet, voire celle du colporteur puisatier, à leurs risques et périls. D’ailleurs, nous venons d’apprendre que ces derniers jours, la vente d’appareils purificateurs d’eau aurait augmenté en flèche de la part de citoyens, fatigués d’êtres pris, continuellement, pour des vaches à lait.

S.A. Tidjani