La pénurie des bonbonnes de gaz constatée dans plusieurs provinces d’Egypte où le prix de la bonbonne, sur le marché informel, oscillait entre 10 et 60 livres, s’est accentuée, au moment où les autorités concernées avaient doublé les quantités disponibles sur le marché, indiquent des sources médiatiques.
Les dépôts de vente de bonbonnes de gaz ont connu, dès les premières heures de la matinée, de longues files de citoyens, qui se sont plaint, selon la presse locale, du fait que les dépositaires avaient décidé, de connivence avec les détaillants, de doubler les prix des bonbonnes, tout en favorisant leurs connaissances, leurs amis et les clients connus.
La presse locale avait rapporté les nombreuses interventions des services d’approvisionnement dans les provinces, pour saisir plusieurs chargements de bonbonnes de gaz, destinés à la vente, au niveau du marché informel, à des prix exorbitants pouvant atteindre 60 livres, le prix réel de la bonbonne ne devant pas excéder 10 livres (1 USD équivaut 5 livres égyptiennes).
L’organisme public égyptien du pétrole avait annoncé l’approvisionnement du marché, avec de nouvelles quantités de bonbonnes de gaz, estimées à 100.000 bonbonnes/jour, « pour faire face à toute pénurie au niveau des différentes provinces et la constitution d’un stock destiné aux régions où des pénuries sont déjà signalées ».
Le président exécutif de l’organisme égyptien, Abdelalim Taha, a indiqué que les quantités de bonbonnes de gaz mises sur la marché, durant ce mois de février, ont enregistré une hausse de 8 %, par rapport à la même période de l’année dernière.
La production locale de bonbonnes de gaz représente 50 % de la consommation locale, soit 180 jours de consommation de butagaz, les quantités restantes étant importées pour répondre à la demande globale, a-t-il souligné.
La consommation locale de butagaz 2008-2009 est estimée, selon la compagnie égyptienne PETROGAS, à près de 4,2 millions de tonnes soit une hausse de 7,4%, par rapport à l’année dernière. Les quantités importées s’élèvent à 2,1 millions de tonnes soit une facture de 1,2 milliards de dollars, ajoute-t-on.
Le directeur exécutif de l’organisme égyptien du pétrole, M. Mohamed Chouaib, a expliqué cette pénurie par l’utilisation inappropriée des bonbonnes de gaz notamment au niveau des briqueteries, des fermes avicoles, des ferronneries et des usines d’aluminium. Selon une source gouvernementale citée par le quotidien « El-Misri El-Youm », cette crise est due à la fermeture de plusieurs ports, en raison des intempéries enregistrées ces derniers jours qui ont empêché l’arrivée des méthaniers transportant le gaz utilisé pour le remplissage des bonbonnes.
« Les réserves égyptiennes de gaz suffisent pour 7 jours seulement, voila pourquoi un retard d’approvisionnement de quatre jours mène à la rupture des stocks et au recours aux réserves », souligne le même quotidien.
Agences