La pêche illicite est «destructrice» et représente une «réelle menace» pour les réserves halieutiques en Algérie.
Le président du Comité national des marins pêcheurs, Hocine Bellout, a accusé certains pêcheurs de ne pas respecter les conditions et normes de pêche. Dans une déclaration à la presse, il a expliqué que certains pêcheurs utilisent des filets de pêche prohibés à l’échelle mondiale. Il s’agit notamment, explique-t-il, de filets mobiles d’environ 2 500 mètres de longueur et de 40 à 50 mètres de largeur.
Pis encore, il souligne que certains pêcheurs rajoutent à ces filets 1 000 mètres supplémentaires ce qui porte leur longueur à 3 500 mètres. «C’est à cause de ce genre de filets, prohibés à travers beaucoup de pays, que certaines espèces de poissons ont disparu de nos eaux territoriales», regrette Hocine Bellout.
«Bien que l’Algérie ait ratifié la convention de Barcelone portant sur la protection de la richesse halieutique, nos ressources en poissons sont en voie d’extinction», a-t-il déploré, ajoutant que le non-respect de la période de repos biologique des poissons «conduira inéluctablement à chasser les poissons des côtes algériennes». Bellout précise que l’utilisation de la dynamite par certains pêcheurs contribue à raréfier la population marine. «L’entêtement» de certains marins pêcheurs à ne pas vouloir respecter les zones de pêche est la «plus importante menace pesant sur ce type de poisson», a ajouté M. Bellout.
La pêche illicite est «destructrice» et représente une «réelle menace» pour les réserves halieutiques en Algérie. Pour «sauver» et «protéger» notre ressource halieutique, les pouvoirs publics doivent prendre des mesures avant qu’il ne soit trop tard. Dans le même contexte, M. Bellout affirme qu’un nombre important de pêcheurs utilise encore des filets invisibles et dérivants sans qu’ils soient inquiétés par les services de contrôle de la pêche.
Ce matériel permet, explique-t-il, d’attraper même les espèces de poissons qui sont interdites à la pêche, aussi bien par la législation algérienne qu’internationale, à l’instar de la sardine de moins de 11 cm, les dauphins et les cachalots. «Il y a 11 espèces de poissons qui sont en voie d’extinction», a-t-il indiqué.
Outre l’utilisation de filets de pêche prohibés, il relèvera l’exploitation illégale du corail à l’est du pays, au niveau d’El-Kala et de Skikda, qui risque l’épuisement si on ne fait rien pour la stopper.
A ce propos, il a rappelé que 10 tonnes ont été saisies par les services de contrôle depuis l’an 2000. A en croire M. Bellout des quantités importantes sont transformées annuellement à l’étranger par «une mafia du corail» à travers les frontières de l’est du pays.
M.D