De grandes quantités de pomme de terre stockées a aïn defla sur instruction du ministère de l’agriculture
Pour celui qui arrive pour la première fois dans cette localité, il sera, à coup sûr , envoûté par les paysages aussi mer veilleux que paradisiaques que recèle la wilaya de Aïn-Defla.
Dame nature a fait d’elle une région à vocation agricole par excellence et l’homme en a fait le reste. Sur les deux bords de la route nationale qui mène vers cette contrée, des champs de laitue s’étalent à per te de vue, d’où le zéphyr matinal en cette jour née hiver nale de février , soulevant une houle langoureuse.
À mesure que l’on s’approche, les champs de laitue cèdent, généreusement la place, sans aucune rancune, à ceux de la pomme de terre.
A insi, chaque produit a son terri- toire. C’est la loi de la naturemais aussi…de l’homme. Si chaque pays à travers le monde se réfère à un symbole qui fait sa fierté, Aïn Defla, également, a sa spécificité : c’est la première wilaya en terme de production de tubercule qui fait nourrir pas moins de 27 wilayas.
Qui dit mieux ! Aujourd’hui, et ce n’est un secret pour personne, cette denrée constitue une équation à plusieurs inconnues, difficile… à résoudre.
Une véritable énigme qui ne cesse de faire couler beaucoup d’encre. Elle défie, de par les prix appliqués sur le marché, toute logique économique y compris la célèbre et fameuse loi de l’offre et de la demande.
Car, la production, à quelques exceptions près, n’a jamais fait défaut. Et pour preuve, des centaines et peut-être des milliers de quintaux sont en ces moments même menacés de pourrissement à Aïn Defla, par défaut d’acheteurs.
PATATE…ATTEND PRENEURS
Le fait est rare.
Au moment où la pomme de terre se vend à des prix exhorbitants, au moment où la valse des étiquettes se pourssuit sur les étals, des quantités on ne peut plus considérables de pomme de terre sont stockées dans des hangars et autres chambres froides à Aïn Defla, première wilaya en terme de production avec 30% à l’échelle nationale.
Il ne s’agit pas là de quantités stockées délibérément dans le cadre du plan du ministère de l’Agriculture, qui sont d’ailleurs « bien protégées » dans des chambres frigorifiques et leur comercialisation sur le marché se fera « très prochainement ».
Mais le mal est ailleurs… chez les autres agriculteurs qui buttent sur d’énormes difficultés, pour écouler leurs marchandises qui ne trouvent pas preneurs et qui sont, de fait, en voie de détérioration.
Ils sont plusieurs cas, malheureusement. Ils ne savent plus à quel saint se vouer afin de se débarrasser de leur produit qui risque le pourrissement si les choses restent en l’état.
L’intervention rapide et efficace des autorités est tant réclamée et suhaitée, afin d’éviter « une catastrophe certaine ».
C’est un véritable cri de détresse que les agriculteurs de cette région vennent de lancer aux pouvoirs publics afin de les aider à trouver les meilleurs mécanismes possibles à même de leur permettre de vendre leurs marchandises.
D’autant qu’ils sont prêts à vendre à des prix ne dépassant point les 20 DA le kg. Reste que la question qui se pose est de savoir pourquoi mais surtout comment les choses en sont arrivées là ? Et Hadj Hekidèche le résume en un seul mot plutôt, en une unique raison : les acheteurs ne se bousculent pas au portillon.
Avec un tel état de fait, et si la siuation ne s’améliore pas à l’avenir, les conséquences ne seront que fâcheuses, il y va, même, de l’avenir de l’activité.
Car, cela engendera un manque à gagner pour les fellahs. Il faut dire que plusieurs agriculteurs pensent à délaisser l’activité estimant que beaucoup d’entraves, tout autant organisationelles que bureaucratiques, subsistent toujours dans le secteur, non sans les empêcher d’accomplir actuellement leur travail convenablement.
En d’autres termes plus clairs, ils dénoncent le deux poids deux mesures dans la manière avec laquelle on traite avec eux.
S’agissant maintenant de la pomme de terre toujours stockée dans les chambres froides décidées par le département de Rachid Benaïssa, les choses sont certes différentes mais le mécanisme suscite déjà quelques appréhensions.
Explication :« Le ministère de l’Agriculture nous a ordonné de ne déstocker ces quantités qu’à partir du mois de mars prochain.
Pourquoi ? Eh bien, la réponse est toute simple : en prenant cette décision, le ministère voulait éviter les scénarii des années précédentes où la pomme de terre a atteint le seuil de 100DA, un prix jamais égalé dans les annales agricoles nationales », dira-t-il. S’agit-il, alors, d’une bonne décision, d’une mesure fiable ?
Pas forcément : « les responsables du secteur, par ces mécanismes ont commis une grosse erreur puisque le scénario qu’ils appréhendent ne se reproduira pas cette année.
D’autant que la donne a changé, notamment avec une récolte qualifiée d’appréciable », ajoute encore Hadj Hekidèche.