L’expert en économie de la santé, Larbi Lamri, a estimé mardi à Alger qu’il était « inconcevable » que les ménages participent aux dépenses nationales de santé à hauteur de 24,7% alors que le taux fixé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et la Banque mondiale (BM) ne dépasse pas 10% (bien 10 %).
Intervenant lors du dixième colloque sur la gestion des établissements de santé, organisé par la Confédération des cadres de la finance et de la comptabilité, l’expert a précisé que l’Etat demeurait le principal pourvoyeur du système de santé avec une participation à hauteur de 44%, suivi des ménages (24,7%) et de la participation forfaitaire de la CNAS (21%), estimant qu’il était « inconcevable » que la participation des ménages frôle 25%.
La persistance de cette tendance entraînera la paupérisation de cette catégorie, a-t-il mis en garde.
M. Lamri a souligné que rationalisation des dépenses de santé passait par l’application de la contractualisation prévue dans la Loi de finance de 1993, précisant qu’une commission nationale avait été créée pour mettre en place les mécanismes de mise en oeuvre de la contractualisation, mais que, faut de décret ministériel, sa concrétisation tarde à venir, a-t-il dit.
La contractualisation qui a « fait ses preuves » dans de nombreux pays est un concept développé par l’OMS dont l’application en Algérie permettra de consacrer la transparence dans la gestion et de définir les responsabilités des différents intervenants en la matière, a souligné l’expert.
L’ancien DG du budget et administrateur à la Banque mondiale, Ahmed Sadoudi, a, pour sa part, indiqué que la contractualisation était le meilleur moyen de garantir un système de santé efficace.
Selon lui, la gestion des établissements hospitaliers est régie par des lois administratives dépassées, appelant à introduire une loi sur l’hôpital, ajoutant que la gestion des établissements hospitaliers différait totalement de celle des autres établissements administratifs.
Il a, en outre, appelé à affranchir les administrateurs des établissements hospitaliers de certaines contraintes administratives et bureaucratiques.
L’ancien secrétaire général du ministère de la Santé, Ali Chaouche, a, quant à lui, salué les réformes réalisées dans le secteur, notamment l’élaboration d’une carte sanitaire adaptée aux besoins de chaque région, l’élaboration d’une nouvelle loi sur la santé et le développement des ressources humaines dans le cadre de l’accord d’association avec l’Union européenne.