La part de l’industrie au PIB n’est que de 5%,Le grand mensonge de la stratégie de Temmar

La part de l’industrie au PIB n’est que de 5%,Le grand mensonge de la stratégie de Temmar

Ahmed Ouyahia avait critiqué à l’époque la stratégie de l’ex-ministre de l’Industrie en déclarant que celle-ci avait fait plus dans la communication que dans la réalité.

Il y a plus d’une année, le gouvernement s’est engagé à mettre en place une politique de relance du secteur économique public confirmée dans le plan d’action du gouvernement adopté en mai 2009, un plan qui vise à sauver quelques entreprises du secteur économique public après l’échec de la politique de privatisation.

Celle-ci marque le renvoi du projet appelé la stratégie industrielle aux calendes grecques, un projet initié par l’ex-ministre de l’Industrie, Hamid Temmar chargé depuis le dernier remaniement ministériel de la prospective. Mais depuis, les résultats restent loin de l’objectif tracé car la part de l’Industrie dans la valeur ajoutée globale n’est que de 5%.

Il est à rappeler dans ce cadre que même le Premier ministre, Ahmed Ouyahia avait critiqué à l’époque la stratégie de l’ex- ministre de l’Industrie en déclarant que celle-ci avait fait plus dans la communication que dans la réalité. D’ailleurs, le projet en question n’a jamais été validé par le gouvernement et même le processus de la privatisation a été remis en cause par le président Bouteflika.

Dans une déclaration de politique générale présentée jeudi dernier par le Premier ministre Ahmed Ouyahia devant les députés, le constat présenté est le fait que «malgré quelques reprises, l’industrie se voit de plus en plus marginalisée et n’a participé qu’à près de 5% de la valeur ajoutée globale de l’année dernière, soit moins que la part des services de l’administration».

Selon Ouyahia «cette situation est anormale au moment où la demande locale de produits manufacturés n’a jamais été aussi importante». Elle est aussi «inacceptable, alors que l’Algérie dispose d’une importante base industrielle ayant besoin de relance et de savoir-faire». Toutefois, il dira que «de plus, les difficultés de notre outil industriel ne sont pas une fatalité.

Elles sont le tribut que ce même outil, public et privé, a chèrement payé à la crise économique et à la tragédie nationale» avant d’ajouter que «partant, cette industrie nationale dans tous les secteurs a droit à un léger répit pour s’adapter et se préparer une concurrence sévère sur le marché local et à prendre part à l’échange international avec quelques chances de succès».

Par ailleurs, le Premier ministre a indiqué que parmi les objectifs tracés pour la prochaine étape celui de relever de 5% à près de 10% en 2014, la part de l’industrie dans la valeur ajoutée globale qui se crée annuellement. Cependant, Ouyahia n’a pas expliqué comment cet objectif pourrait être réalisé sachant qu’une grande partie des entreprises publiques connaissent des déficits majeurs et pourtant les autorités ont déboursé un «argent fou» pour l’assainissement des entreprises publiques, une politique qui dure depuis longtemps. Et d’autre part, le secteur privé n’arrive pas à apporter sa contribution à la relance de l’économie nationale.

Il est à souligner que la politique de relance du secteur économique public a été adoptée après la remise en cause de la politique de l’investissement étranger en Algérie et celle de la privatisation. A cet effet, le gouvernement compte sur quelques entreprises publiques viables afin de relancer l’économie nationale qui n’arrive pas à sortir de la dépendance des hydrocarbures.

Dans ce cadre, il a été annoncé que dix grandes entreprises activant dans le domaine de l’industrie et des services ont été retenues suite aux études réalisées par le département de l’Industrie à l’époque de Abdelhamid Temmar pour la définition des moyens nécessaires à la création d’entreprises compétitives appelées à devenir des pôles économiques d’action sur les marchés, national, régional et international. Cinq entreprises ont été accréditées par le Conseil des Participations de l’Etat (CPE) pour bénéficier du soutien de l’Etat.

Il s’agit de Saidal, Air Algérie, la Société nationale des véhicules industriels (SNVI), l’Entreprise nationale de l’industrie électronique (ENIE) et l’Entreprise des matériaux de construction.

Par ailleurs, les travailleurs des quelques entreprises qui tiennent toujours debout, comme le cas de la Société nationale des véhicules industriels (SNVI), ont perdu tout espoir et confiance en cette politique de relance.

Puisque ces derniers ont déclenché, le 2 janvier dernier, une grève durant plus de dix jours. Il y a aussi le cas des travailleurs de la Sonatro qui se retrouvent dehors sans aucune prise en charge, sans oublier la situation des travailleurs du complexe sidérurgique de Annaba. Il faut savoir que la contribution au PIB de l’industrie nationale est passée en quelques années de 18% à 5% actuellement.

Par Nacera Chenafi