Les manœuvres militaires des troupes aéroportées et de l’air de l’ANP à Béchar ne sont pas bien vues du côté marocain qui crie déjà à la « provocatio « , voire à une possible agression algérienne contre son voisin…..
Pourtant ces manœuvres militaires entrent bien dans le cadre de la sécurisation des frontières à l’est comme à l’ouest, dans un contexte marqué par le défi qu’impose Daech, le groupe terroriste transnational qui tente de pénétrer et de s’enraciner en territoire algérien à partir des villes du sud du pays. Les multiples saisies d’armes de guerre et la découverte de caches d’armes par l’ANP ces dernières semaines en sont un indicateur fort probant.
Avant-hier, un détachement militaire a appréhendé un terroriste et en a abattu un autre, dans la commune frontalière de Meridja et a récupéré un pistolet mitrailleur kalachnikov, cinq chargeurs de munitions et un véhicule tout-terrain. D’où la nécessité de ces manœuvres militaires coordonnées et à grande échelle organisées par les troupes de l’ANP à Béchar, comme partout ailleurs dans les régions frontalières.
La presse marocaine, qui agit toujours sous les ordres précis du Palais royal, se pose des questions sur le timing de ces opérations et pourquoi les unités d’élites de l’ANP tirent à balles réelles. « Contre qui manœuvre-t-elle ?Parallèlement à sa campagne diplomatique rageuse sur le dossier du Sahara occidental, l’Algérie en rajoute et organise à Béchar, dans un geste de provocation dangereux, des manœuvres militaires d’envergure à balles réelles » est-il écrit.
Cette même presse, qui cite le communiqué du MDN, ajoute que « c’est la première fois que l’armée algérienne affiche aussi publiquement toute l’étendue de ses capacités militaires et la sophistication de ses équipements ».
La presse marocaine croit même déceler une « démonstration de muscles » qui soulève moult interrogations : quelle est la portée « stratégique » de ces manœuvres ? Pourquoi le choix d’une région frontalière avec le Maroc ? Faut-il faire étalage de toute cette armada pour prétendre combattre Daech ? Daech vient-elle du Maroc ? Ne faut-il pas voir plutôt du côté de la frontière Sud (Mali et Niger) et Est (avec la Libye) ? » avance l’auteur de l’article qui met en relief le déplacement du chef d’Etat-major, le général major Gaid Salah, sur les lieux des manœuvres pour appuyer sa thèse : « A méditer un tant soit peu sur les fanfaronnades du général Gaïd Salah, pérorant à l’infini que l’armée algérienne est « prête » à repousser toute menace d’ »agression », que le moral des troupes est « au plus haut » pour défendre l’intégrité territoriale algérienne, l’on ne peut que s’interroger sur la partie qui pourrait bien représenter cette « menace » supposée pour l’Algérie » conclut l’auteur de cet article largement inspiré du makhzen.
L’axe Alger- Téhéran dérange Rabat
Les relations entre l’Algérie et l’Iran font grincer des dents du côté du Palais royal qui ne voit pas d’un bon œil cette parfaite entente au plan diplomatique. Le Maroc y voit même un danger pour sa sécurité, d’où son rapprochement et son alignement total et sans conditions avec l’Arabie saoudite et les autres Etats du Golfe.
« L’Algérie et l’Iran construisent une stratégie politique et sécuritaire pour nuire aux intérêts du Maroc, en privilégiant des agressions contre les symboles politiques et militaires du royaume » rapportent certains éditorialistes de la presse marocaine. Assabah, dans sa version du 25 mai, rapporte : « Une coopération sécuritaire pour porter atteinte aux intérêts du Maroc. »
Se basant sur une étude d’un pseudo-politologue, le journal note que la région maghrébine vit une « transformation stratégique », soit celle d’une alliance politique et sécuritaire entre Alger et Téhéran. Selon le quotidien, cette nouvelle coopération sécuritaire entre l’Algérie et l’Iran, appelée « charte de sécurité », « place la question de la cause nationale marocaine au centre des objectifs à combattre » écrit-il encore.
Ce délire marocain n’est pas nouveau ; Il interprète tous les éléments de la vie quotidienne à partir de cette conviction, et réorganise la réalité de façon délirante, souvent avec une grande exaltation et en croyant fermement à ses interprétations.Il est alors convaincu qu’il est la victime de persécutions organisées, d’un complot, et passe son temps à accumuler « les preuves » de ce complot imaginaire.
Le Maroc, qui occupe illégalement le Sahara occidental depuis plus de quarante ans, est de nouveau sur la sellette à l’ONU, et une certaine paranoïa prévaut au sein du royaume chérifien.