Les Palestiniens ont engrangé mercredi une première victoire diplomatique dans leur quête d’une reconnaissance internationale d’un Etat. Le conseil exécutif de l’agence de l’ONU pour la culture a approuvé par 40 voix sur 58, une recommandation d’attribuer à la Palestine le statut de membre à part entière. La Conférence générale devra approuver cette recommandation par une majorité des deux tiers le 25 octobre à Paris. Les Palestiniens n’ont jusqu’à présent qu’un statut d’observateur à l’Unesco.
4 pays ont voté contre, les Etats-Unis, L’Allemagne, la Lettonie et la Roumanie. La France, la Belgique, le Danemark, la Slovaquie, l’Espagne, la Grèce, l’Italie et la Pologne se sont abstenus.
A Ramallah, le ministre palestinien des Affaires étrangères Riyad al-Malki avait dénoncé avant le vote » d’énormes pressions » contre la demande d’adhésion de la Palestine, en les attribuant aux Etats-Unis et à Israël.
Menaces américaines sur le financement de l’Unesco
La secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, a » fermement recommandé » à l’Unesco de reconsidérer le vote de son conseil exécutif en faveur de la reconnaissance de la Palestine comme membre à part entière.
Mme Clinton a jugé » déroutant et inexplicable que des organes des Nations unies prennent des décisions sur le statut [de la Palestine] » , alors que ce sujet a été soumis au Conseil de sécurité.
» Quelles sont les frontières de cet Etat envisagé par l’Unesco ? Quelle est sa juridiction ? Personne ne sait, car il s’agit des questions difficiles qui ne peuvent être résolues que par les négociations « , a souligné Hillary Clinton. Elle a évoqué une possible suspension de la contribution des Etats-Unis à l’Unesco, comme le demandent certains membres du Congrès, si le vote du conseil exécutif est confirmé par l’assemblée générale à la fin du mois.
Dans la soirée, les Etats-Unis ont appelé » toutes les délégations » à voter » non à cette recommandation « , dans un communiqué de l’ambassadeur américain à l’Unesco David Killion. Estimant cette démarche » inappropriée « , L’ambassadeur américain a mis en garde contre le fait que ce dossier » peut potentiellement gravement ébranler la capacité de l’organisation à mener son important mandat « .
A Washington, l’élue Kay Granger, qui préside la commission de la Chambre des représentants chargée de répartir les fonds pour la politique étrangère américaine, a prévenu qu’elle allait s’ « employer à mettre fin au financement » de l’organisation culturelle par les Etats-Unis.
La France juge prématurée l’adhésion
La France avait quant-à elle fait savoir qu’elle jugeait prématuré pour la Palestine de demander une adhésion pleine et entière à l’Unesco.
Un changement de statut à l’Unesco permettrait à la Palestine de déposer des demandes de reconnaissance au Patrimoine mondial de l’Humanité pour des sites dans les territoires palestiniens occupés par Israël.
Les Palestiniens comptent notamment présenter au Patrimoine mondial les candidatures de Bethléem, lieu de naissance du Christ, Hébron, pour le Caveau des Patriarches – la mosquée d’Ibrahim (nom musulman d’Abraham) – un site révéré à la fois par les juifs et les musulmans, et Jéricho.