La Police des frontières s’est dotée de nouveaux moyens pour lutter contre la criminalité multiforme au niveau
des frontières et dans les ports et aéroports du pays.
La DGSN vient d’initier, au niveau de la Direction de la police des frontières, une structure spécialisée dans la lutte contre le trafic transnational, alors que le dispositif sécuritaire au niveau de l’aéroport international d’Alger est constamment mis à niveau en fonction de l’évolution de la menace terroriste.
Les responsables de la Direction de la police des frontières (DPF) ont précisé que la lutte menée contre ce phénomène a été renforcée par la création de brigades spécialisées qui ont pour mission de “rechercher les réseaux de migrants, les localiser, les identifier et les démanteler”, d’autant que les services de sécurité sont conscients de ce danger et du fait de l’exploitation de ce phénomène par des associations de malfaiteurs et même des groupes terroristes. L’Algérie est devenue un pays d’installation durable ou définitive pour les migrants africains et aussi asiatiques, selon une étude de la DPF.
La Sûreté nationale a ainsi procédé à la création d’un service central de lutte contre le trafic de migrants (SCLTM), au lancement de 11 brigades d’investigation sur l’immigration et l’émigration clandestines (BRIEC), dont quatre sont déjà opérationnelles à Illizi, à Tlemcen, à Tamanrasset et à Adrar, des régions frontalières sensibles et “les résultats sont probants”, selon le commissaire divisionnaire Mohamed Naoui Sifi, sous-directeur au niveau de la DPF.
Le commissaire divisionnaire Khelifa Ounissi, directeur de la police des frontières, a insisté sur l’objectif de “freiner et maîtriser ce phénomène, car étant de surcroît une criminalité transnationale”. Le même responsable a révélé, dans un entretien publié par le magazine El-Djazair.com, que l’immigration clandestine n’est pas le seul crime enregistré au niveau des ports, des aéroports et des postes-frontières.
Il cite d’autres formes telles que les vols, le faux et l’usage de faux, le trafic de stupéfiants, les mouvements illicites des capitaux, d’armes, de métaux précieux, la contrebande, les embarquements clandestins, les atteintes aux biens et aux personnes.
La DPF a intensifié le contrôle des personnes et des marchandises spécifiques ces dernières années, selon les chiffres de la police. En 2008, il a été enregistré 3 469 affaires impliquant 3 926 personnes, contre 3 024 affaires impliquant 3 215 personnes en 2009, alors qu’en 2010 et à la date du 31 mai, il a été comptabilisé 1 006 affaires impliquant 1 149 personnes. À l’est du pays particulièrement, la police des frontières enregistre des activités aussi denses que celles des plus grands aéroports.
La police n’aura plus recours à l’autorisation paternelle de passage des mineurs
Interrogé sur le dispositif sécuritaire, il précise qu’il obéit à la fois à la réglementation nationale qui est aux normes internationales et “est un dispositif qui demeure évolutif. Il est constamment mis à niveau en fonction de l’évolution de la menace que nos services, constamment en situation de veille, évaluent en permanence”.
Le commissaire divisionnaire Abdellah Ouadi, premier responsable de la Sûreté nationale à l’aéroport d’Alger, a ajouté que “notre structure participe au comité de facilitation d’accueil de nos compatriotes vivant à l’étranger, mais cette fois-ci avec plus de souplesse par rapport aux expériences précédentes”. Les autorités publiques et sécuritaires ont entamé des visites et des inspections inopinées pour s’enquérir de ces mesures, d’autant que l’Algérie a connu des événements dans les années précédentes qui ont montré la vigilance des policiers et leur maîtrise du terrain par rapport au problème des flux et les risques que ceux-ci peuvent causer au plan sécuritaire.
La police des frontières assume, dans ce sens, “un rôle très sensible, celui d’assurer la sécurité et le bon fonctionnement de l’aéroport international d’Alger en étant prête à toutes les situations, y compris les plus dangereuses”.
La police au niveau de l’aéroport d’Alger a renforcé, selon ce responsable, le dispositif sécuritaire, en parallèle avec l’assouplissement des mesures administratives de passage, surtout pour les mineurs qui rencontrent quelques entraves liées à l’autorisation paternelle. C’est ainsi que ce fardeau vient d’être allégé par les services de police qui n’ont plus recours à ces mesures.