En annonçant d’ores et déjà que son parti, le FLN, aura son propre candidat à l’élection présidentielle de 2019, Amar Saâdani démontre qu’il a de la suite dans les idées, quoi qu’on puisse lui reprocher. Il suggère ainsi que le DRS étant désormais “restructuré” et le général Tewfik parti, l’idée même d’un probable “candidat du consensus” est écartée de fait. Implicitement, le secrétaire général du FLN suggère qu’il n’y aura plus de faiseur de Président.
En théorie, cela semble tenir la route et les plus crédules peuvent même se mettre à rêver d’un État civil. Dans la pratique, c’est une toute autre histoire et c’est si vrai que l’on a déjà entendu des politiques évoquer une “militarisation de la vie politique”.
Mais il semble que l’objectif le plus immédiat de Amar Saâdani est, du moins pour l’heure, d’avancer encore d’un cran dans sa stratégie de conquête du leadership au sein de la “grande famille” acquise au régime. En témoigne cette petite phrase qui n’a rien d’anodin : “(…) Le RND fait partie de dizaines de formations politiques et peut user de son libre arbitre.”
Pour Ahmed Ouyahia, c’est à méditer. Si tant est que cela ne signifie pas, tout simplement, que les dés sont pipés, que les jeux sont faits et qu’il ne reste, en réalité, rien à attendre. Pas même un miracle.
En faisant une telle déclaration, M. Saâdani, pour sa part, sait qu’il
porte un coup de grâce aux dernières espérances du secrétaire général du RND par intérim, à commencer par celle de maintenir sous perfusion son vœu le plus cher désormais : continuer à faire équipe avec le FLN et d’autres.
Car, lorsqu’il s’agira de faire cavalier seul, et compte tenu des derniers remodelages intervenus dans l’attelage du système, il est certain que la partie sera autrement plus difficile pour le RND. Tout indique, en effet, que c’est autour du FLN, et du FLN seul, que les nouveaux maîtres du jeu ont décidé de tisser leur nouvelle toile. Et Saâdani ne manque pas de le dire, quoiqu’à demi-mot.