La nouvelle stratégie de l’Otan en Afghanistan domine les travaux du sommet des dirigeants des 28 pays membres de l’Alliance atlantique dont les travaux ont débuté hier et se poursuivront aujourd’hui.
La situation en Afghanistan et au Pakistan dominera les travaux du sommet, de deux jours, qui sera consacré aussi à l’avenir des relations entre l’Otan, l’Union européenne (UE) et la Russie.
Le président afghan Hamid Karzaï se trouve depuis jeudi soir dans la capitale portugaise pour participer au sommet consacré en grande partie à la stratégie de l’Alliance en Afghanistan et à l’objectif de transférer à son gouvernement la sécurité du pays d’ici à la fin 2014.
Le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU) participera à la réunion sur l’Afghanistan, qui rassemblera, sous les auspices de l’Otan, des chefs d’Etat et de gouvernement.
M. Ban Ki-moon animera une conférence de presse conjointe avec le président afghan et le secrétaire général de l’Otan Anders Fogh Rasmussen, selon un communiqué onusien.
La haute représentante de l’UE pour la politique étrangère, Catherine Ashton, les Présidents américain Barack Obama et russe Dmitri Medvedev participent également au sommet.
Le sommet de Lisbonne s’est ouvert en présence des Chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres. A la table d’invités on retrouve donc le secrétaire général des Nations unies, le président du Conseil de l’Union européenne, un représentant de la Banque Mondiale, le Japon. La présence du président russe, et celui de l’Afghanistan font la démonstration que le partenariat Russie-OTAN demeure d’une importance vitale pour les deux parties en dépit des difficultés de cohabitation qui ne manquent pas sur le terrain. Un Conseil Russie-OTAN se tient lors de cette session pour évaluer la situation.
S’agissant de l’Afghanistan, chacun sait l’importance qu’a fini par prendre dans les réunions de l’Alliance, l’examen d’un tel dossier. L’arrivée du Président Obama aux affaires dans son pays, a montré que le dossier afghan entrait comme une priorité dans les engagements politiques de la nouvelle administration américaine.
C’est au sommet de Strasbourg en 2009, que la nouvelle architecture d’intervention de l’Alliance en Afghanistan a été annoncée, et que le Président américain a conforté à travers le renforcement des troupes américaines sous commandement de l’OTAN, suivi par les autres pays membres en dépit de certaines réticences qui se seront manifestées concernant l’importance des contributions de chaque pays.
Le plus clair de l’effort militaire reste porté, de toute façon, par les Etats-Unis, une année après, il est fait montre de la même détermination alors que dans le même temps, les observateurs et analystes observent une dégradation de la situation sur le terrain.
Tout cela pour dire que les préoccupations sécuritaires, les règles de sécurité commune et les moyens de consolider le potentiel de défense de l’Alliance, continuent à peser de tout leur poids dans la stratégie en place dont on affirme qu’elle doit être adaptée aux nouvelles menaces, ce qui a fait naître un concept au service d’une démarche inédite, dite nouveau concept stratégique qui identifie, les menaces inhérentes à l’évolution actuelle du monde, à l’irruption de la technologie dans l’évaluation du risque sécuritaire.
Cette réflexion est en marche. Pour des raisons évidentes, l’intégration des pays du dialogue méditerranéen et également ceux du Golfe, prévus pour ces derniers par l’initiative d’Istanbul, à la démarche sécuritaire globale initiée par l’Alliance d’une importance particulière pour tous les acteurs.
Le dialogue méditerranéen est conçu dans le cadre d’un partenariat qui fait place ou dialogue politique et à la coopération sur le plan militaire mais aussi civile. Il demeure aussi partie prenante d’une stratégie globale et mondiale de lutte contre le terrorisme. L’Algérie est considérée, au sein de l’Alliance, comme un pays pilier dans le cadre de cette architecture. Les stratégies de l’Alliance le confirment et attachent au dialogue avec l’Algérie, une grande attention. Le dialogue, en fait, n’a jamais cessé. Il s’inscrit bien dans la problématique de l’heure et des préoccupations des uns et des autres qui est de donner sa chance à la coopération et à la concertation.
Nouveau concept stratégique
C’est un des sommets parmi les plus importants tenus par l’OTAN a annoncé le porte-parole de l’OTAN. Il y a une décision qui sera prise concernant le nouveau concept stratégique qui doit diriger a-t-il été annoncé, l’Alliance dans la décennie actuelle.
Il s’agira d’une Alliance plus efficace, plus engagée avec ses partenaires, il y aura comme autre décision à prendre, l’offre à faire à la Russie, s’agissant de la défense anti-missile qui doit être engagée donc en partenariat. Dans le cadre des réformes engagées, sont concernés le commandement général, la réforme du quartier général de l’OTAN. Des fonds ont été aussi débloqués pour renforcer la sécurité énergétique, la cyber défense, etc.
Concernant l’Afghanistan, les stratèges de l’OTAN, estiment qu’il y a des décisions importantes qui seront prises. A ces décisions sont associés les partenaires et alliés de l’OTAN, les représentants des organisations internationales. La décision importante va dans le sens d’une prise des responsabilités sur leur pays des Afghans, eux mêmes. Le porte-parole estime les conditions réunies pour cela. Au début de 2011, sera lancé un processus de transition qui devra débouchés en 2014 sur la prise de responsabilités par les Afghans. Il sera mis en place, à partir de cette échéance, un partenariat à long terme Afghanistan-OTAN pour soutenir le développement du pays. L’OTAN devra donc continuer à être présente sous d’autres formes.
S’agissant des relations Russie-OTAN, le porte-parole a évoqué la possibilité d’un nouveau départ après les difficultés rencontrées ces derniers mois dans le partenariat. Il y aura des décisions qui seront prises pour élargir la coopération à 29 (OTAN, Russie). La coopération devrait s’étendre à la lutte anti-terroriste, à la défense anti-missile. Sur ce dernier aspect, le porte-parole a annoncé qu’il ne restait pas de problèmes en suspens entre les pays membres. Dans l’avenir, le partenariat avec la Russie dans ce domaine couvrira des domaines multiples : échanges de données, etc. Le coût total du système est évalué à 800 millions d’euros et son élargissement nécessitera 200 millions d’euros pour pouvoir le mettre en phase avec le système américain.
Concernant le partenariat OTAN-Union européenne, il a été considéré comme stratégique par les stratèges de l’OTAN. Ceci est entériné. C’est la mise en œuvre qui intéresse cependant le secrétaire général de l’Alliance comme il a été annoncé. Sur le concept stratégique et les armes nucléaires, on parle d’un équilibre entre un engagement de l’OTAN pour un monde sans armes nucléaires et une alliance qui pour l’heure doit rester une alliance avec armes nucléaires.
Tahar Mohamed Al Anouar