La nouvelle loi sur les partis politiques ferme la porte au retour des anciens du FIS

La nouvelle loi sur les partis politiques ferme la porte au retour des anciens du FIS

Le nouveau projet de loi sur les partis politiques, qui sera discuté dimanche prochain en Conseil des ministres, ne sera certainement pas du goût des anciens cadres du Fis, qui caressaient l’illusion de revenir un jour sur la scène politique. Cette loi dit clairement que les personnes impliqués dans les crimes et ayant par conséquent perdu leur droits civils et civiques ne peuvent créer de parti politique. Exit donc les ex du FIS.

En dehors de cette disposition phare, qui se veut aussi un démenti implicite à ceux qui avaient alimenté ces derniers temps tout un boucan sur une possible amnésie générale qu’aurait décidé le président Bouteflika, ce projet de loi consacre par d’autres aspects la suprématie de l’administration sur les partis politiques qui répondent aux exigences. C’est le cas par exemple pour cette disposition visant à limiter à deux les mandats d’un dirigeant politique à la tête de son parti.

Même dans les démocraties les moins assises pareille loi n’a pas d’existence, le fonctionnement organique d’un parti politique étant avant et après tout une affaire interne relevant du strict ressort des militants. Si ces derniers souhaitent garder la même personne à la tête du parti pour plusieurs années, c’est leur droit. Il est vrai qu’en Algérie, les chefs de partis sont partisans de la présidence à vie, bien que dans leurs discours respectifs, ils prônent l’alternance.

L’autre disposition qui fait déjà jaser, notamment les partis de la coalition présidentielle, est celle relative au rapport des partis politiques avec les associations. La nouvelle loi interdit toute relation de type organique entre les deux entités. Le problème c’est que ces trois formations ont leurs appendices dans le monde associatif. l’Union des paysans algériens UNPA est un satellite du FLN et son président Mohamed Alioui est membre du bureau politique du FLN. Le RND compte aussi ses satellites, à l’exemple des scouts, présidé par Ben Braham. L’Union locale UGTA d’Alger a toujours été un bastion de Salah Djenouhat.

Il se trouve que ce dernier est aussi membre de la direction nationale du RND et membre du secrétariat national de l’UGTA. Le MSP a sous sa coupe plusieurs associations qui activent dans le domaine du caritatif, la plus connue étant El Irchad Oua El Islah. Une autre disposition consacre également le pouvoir de l’administration, à savoir la réponse de l’administration aux fondateurs d’un parti politique, après avoir déposé un dossier d’agrément. Si au bout de 90 jours , le ministère de l’intérieur n’apporte pas de réponse, son silence est synonyme de refus, alors que dans la loi actuelle l’administration est tenue de répondre aussi bien pour l’octroi que pour le refus d’agrément.