La monnaie nationale a encore perdu 10% de sa valeur, Jusqu’où va plonger le dinar?

La monnaie nationale a encore perdu 10% de sa valeur, Jusqu’où va plonger le dinar?
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L’art de  “plumer” les  consommateurs

Le dinar a connu une importante chute de sa valeur par rapport au dollar et à l’euro au cours des quatre derniers mois. En un mot, il faut aujourd’hui davantage de dinars pour un euro ou un dollar.  Il est clair que les opérateurs vont répercuter cette dépréciation  de la monnaie sur les produits de large consommation.  Ce glissement important du dinar constitue, en somme, l’un des facteurs  de  la flambée des prix  des produits  de base.

Parmi les autres ingrédients de cette poussée des prix  qui affecte le pouvoir d’achat de la majorité des citoyens,  l’absence de maîtrise  par les pouvoirs publics du marché intérieur, une hausse des salaires des fonctionnaires sans contrepartie en termes d’amélioration du service ou de contrepartie productive.

La fête de l’Aïd a montré encore une fois  l’ingéniosité des spéculateurs dans l’art de “plumer” les consommateurs et la faiblesse de l’État dans la régulation du marché, son organisation et le contrôle des pratiques commerciales. Elle a reflété notre insuffisante culture de consommation :  la propension de nombre de commerçants à procéder à d’importantes hausses des prix injustifiées et l’incapacité des ménages à moduler leur comportement de manière à contrecarrer les pratiques spéculatives d’une bonne partie des mandataires et des maquignons.

La fête de l’Aïd aura montré également une évolution insensée du marché, un prix du mouton sans précédent et une mercuriale des fruits et légumes en forte hausse. Une tendance qui est loin d’être conjoncturelle. Cette flambée des prix de large consommation, qui remonte à plusieurs mois, semble se poursuivre. En Algérie, on n’en est pas à une hausse des prix d’un chiffre, comme en Europe, le plus souvent entre 2 à 5%, mais à des augmentations à deux chiffres.

Pour la plupart des produits de large consommation, la hausse est de  plus de 10% en moyenne par an depuis dix ans.  En un mot, l’État, à travers ses institutions, ne semble plus  protéger le consommateur contre la flambée des prix. Enfermé dans ses hésitations à frapper d’un bras de fer les spéculateurs, à imposer sur le marché l’ordre, la transparence et la loyauté dans les transactions, il ouvre la voie  à une détérioration du climat social et à des forces occultes  qui jouent dangereusement  contre la stabilité du pays.