Les citoyens se révoltent contre l’absence de plans d’assainissement des eaux pluviales et de consolidation des vieilles infrastructures routières.
Les fortes pluies et la neige qui ont marqué ces derniers jours différentes régions du pays ont causé d’importants dégâts humains et matériels et paralysé plusieurs villes et villages.
Cette situation n’est pas nouvelle, puisqu’elle est devenue coutumière depuis plusieurs années, en raison de l’absence de plans performants d’évacuation des eaux pluviales, d’entretien des réseaux d’assainissement et de réhabilitation des infrastructures routières.
Des routes coupées à la circulation, des ponts qui menacent de s’effondrer, des immeubles qui tombent en ruine emportant parfois des vies humaines…, ce sont les éléments communs d’un triste scénario qui pointe son nez chaque hiver. Et aucune wilaya, ni région du pays n’est épargnée par ces catastrophes, ce qui renseigne sur l’inefficacité de tous les projets budgétivores réalisés à coup de milliards. Il semble que la leçon des inondations qui avaient endeuillé Bab El-Oued, en 2001, n’a pas été retenue par les autorités, faisant craindre la reproduction de situations similaires au niveau d’autres localités du pays. «A entendre les responsables évoquer les budgets faramineux et les projets de grande envergure, on dirait qu’ils parlent simplement d’un autre pays ! Car sur le terrain, les effets de leurs discours ne sont pas visibles du tout», regrettent des citoyens interrogés sur le sujet. «Si la capitale se trouve dans cet état lamentable, que dire des autres wilayas ? Il faut que les hauts responsables réagissent et établissent des plans de gestion rigoureux avec un contrôle permanent de la qualité des travaux, si on veut éviter d’autres sinistres», lancent nos interlocuteurs, coincés à la sortie de la commune des Eucalyptus en raison de l’inondation de la route. Ici, comme dans plusieurs autres communes d’Alger et d’autres wilayas, la circulation automobile avance à «pas de tortue», tant les conducteurs doivent faire preuve d’une grande vigilance afin d’éviter d’être emportés par les eaux pluviales. «J’ai passé près de trois heures entre Azazga et le centre-ville de Tizi Ouzou. C’est un vrai cauchemar ! Faut-il faire appel à des tracteurs pour sortir en hiver ? Jusqu’à quand cette situation ? C’est trop, il faut remédier à ces lacunes, d’autant que l’Etat dispose de grands moyens», rouspète Hamid, qui passait près de cinq heures pour gagner son lieu de travail à Alger. Le problème au niveau des axes routiers ne se présente pas uniquement en terme d’inondations, mais la chute de ponts constitue également un facteur de peur et de frayeur pour les citoyens. Il y a quelques semaines, le pont reliant Boghni à Draâ Ben Khedda était tombé, causant des morts et des blessés. En novembre dernier, plusieurs ouvrages similaires avaient été «réduits en poussière» dans les wilayas de Saïda, El-Bayadh et Béchar. En l’absence d’un plan de consolidation des vieilles infrastructures routières, d’autres drames ne sont pas à écarter. C’est ainsi que l’hiver, censé être une saison bénie notamment pour une bonne production agricole, est devenu une source d’angoisse et de frayeur pour les citoyens…
A.H