L’élargissement de Mohamed Gharbi est la preuve que l’interprétation d’un acte ne pèse jamais plus lourd que la justesse d’une cause. L’injustice provoque la réaction des masses et la mobilisation fait le reste : la remise en liberté d’un moudjahid condamné à mort pour avoir tué un terroriste repenti.
L’ancien Patriote et moudjahid, Mohamed Gharbi, condamné à mort pour l’assassinat d’un repenti en 2001, a été libéré hier vers 15 heures, jour du 49e l’anniversaire de l’indépendance de l’Algérie, de la prison de Babar, à Khenchela. «Il est sorti vers 15 heures. La famille de Gharbi a préféré ne pas divulguer la nouvelle avant qu’il n’arrive chez lui.
Le directeur de la prison leur a donné quelques consignes de sécurité, entre autres celle de s’abstenir de s’exprimer dans les colonnes de la presse nationale», affirme Khaled Babaci, membre du Collectif libérez Mohamed Gharbi (LMG). «On a pu parler avec lui. Il est en forme. Il est fatigué, mais très content.
Il a remercié tout le peuple algérien, et particulièrement ceux qui l’ont soutenu dans sa démarche», ajoute notre interlocuteur.
Une conférence de presse se tiendra prochainement à Alger ou à Souk Ahras, selon cette source. Sa sortie de prison coïncide avec l’hospitalisation de sa femme qui doit subir prochainement une opération à l’estomac.
Selon notre interlocuteur, Mohamed Gharbi n’a pas bénéficié d’une grâce présidentielle. «Sa liberté conditionnelle, il l’a doit d’abord au dossier transmis par ses deux avocats, Mes Chama et Boutamine, au ministère de la Justice et au rapport de bonne conduite établi par le directeur de la prison, sans oublier la peine qu’il a déjà purgée.»
Ce moudjahid père de 7 enfants a été incarcéré pendant dix ans. L’affaire remonte à 2001 quand il a été condamné à mort pour l’assassinat d’Ali Merad, un terroriste repenti. Sa peine sera réduite à 20 ans de réclusion avant qu’il ne bénéficie de la grâce présidentielle. Cela fait des mois que sa famille ainsi que les jeunes qui se sont mobilisés pour sa libération attendent cette nouvelle.