«Le statut particulier des travailleurs du secteur de l’éducation ne doit pas être révisé sous la pression ou avec précipitation»
«Je ne céderai pas à la pression», appuie Mme Benghebrit rappelant que le dossier du statut de l’enseignant prendra au moins 5 ans.
Nouria Benghebrit défie les syndicats de l’éducation! La ministre de l’Education nationale leur a clairement et sèchement répondu qu’elle ne cédera pas à la pression pour la révision du statut particulier des travailleurs du secteur de l’éducation. «Le statut particulier des travailleurs du secteur de l’éducation ne doit pas être révisé sous la pression ou avec précipitation», a indiqué hier, la ministre de l’Education nationale, lors d’une conférence de presse consacrée à la présentation des mesures prises pour la prochaine rentrée scolaire
. La ministre de l’Education nationale n’a pas manqué «d’égratigner» sur son passage ses prédécesseurs à ce poste, à savoir Abdelatif Baba Ahmed et Boubekeur Benbouzid. Elle a révélé avoir constaté de grosses «défaillances» dans l’actuel statut particulier, revu en 2012, après une précédente révision en 2008. Madame Benghebrit ne veut donc pas refaire les erreurs du passé. «Je refuse de lancer la révision du statut particulier des travailleurs du secteur de l’éducation sous la pression ou avec précipitation, afin d’éviter l’expérience de l’année 2012», a justifié la ministre sur un ton ferme, ajoutant qu’un statut particulier, d’une manière générale, «doit être établi pour le long terme», ce qui nécessite, a-t-elle souligné, qu’une série de mesures et de dispositions soient prises. A ce sujet, elle soutient qu’un délai de 5 ans minimum doit être accordé pour la révision de ce statut, alors que les syndicats estiment que cela ne doit pas dépasser 3 ans. «Je le dis et je le redis cette révision demande du temps. Et cela ne se fera pas en moins de cinq ans», atteste-t-elle, non sans soutenir que la stabilité du secteur était sa priorité majeure. D’ailleurs, elle conditionne la révision du statut particulier par la stabilité du secteur de l’Education nationale et l’effort de l’ensemble des acteurs, à savoir, enseignants, syndicats et pédagogues. La ministre de l’Education profite de l’occasion pour appeler les syndicats à la raison, en évitant le procédé systématique de la grève, qui dit-elle, prend en otage les élèves. La ministre réfute également les accusations que lui lancent les syndicats concernant son refus de dialoguer. Nouria Benghebrit entre, même dans une colère noire quand les journalistes évoquent ce sujet. «Depuis ma nomination à la tête du ministère de l’Education, j’ai consacré plus de 500 heures au dialogue et de concertation… qui se poursuivent encore», fulmine-t-elle. A ce propos, la ministre a assuré que «beaucoup de revendications ont été satisfaites», relevant, toutefois que le dialogue se poursuit pour aboutir à des solutions tangibles aux revendications encore en suspens et qui nécessitent du temps, a-t-elle dit. Concernant les revendications socioprofessionnelles émanant des sept syndicats autonomes qui menacent de faire grève mardi et mercredi prochain, la ministre considère que ce sont des «problèmes, en majorité, d’ordre local». Néanmoins, elle ne ferme pas la porte du dialogue pour arriver à une solution qui arrange tout le monde. Toutefois, elle appelle, encore une fois, les syndicats du secteur qui optent pour la grève comme moyen d’exprimer leurs revendications socioprofessionnelles, en dépit des séries de rencontres avec le ministère de tutelle, à adopter un comportement «rationnel», car il s’agit de l’avenir et de l’état d’âme des élèves ainsi que de leurs parents.
Soulignant la nécessité d’arriver à une décision qui protège, en particulier, l’intérêt de l’élève, Mme Benghebrit a ajouté, par ailleurs, que les PV des rencontres tenues avec les sept syndicats autonomes qui ont appelé à une «grève d’avertissement les 10 et 11 février, ont été rédigés et prêts à être récupérés à partir de demain (aujourd’hui, ndlr) au niveau du ministère de l’Education nationale». Madame la ministre qui en fin de conférence a nuancé ses propos pour ne pas ajouter de l’huile sur le feu, a quand même vidé son sac…
Rentrée scolaire 2015-2016
Elle se fera le 6 septembre
La date de la rentrée scolaire 2015-2016 a été fixée pour le 6 septembre 2015, a annoncé hier à Alger la ministre de l’Education nationale, Nouria Benghebrit, indiquant que le nombre d’élèves attendu est de 8 581 370 élèves. Après avoir indiqué que la reprise du travail pour le personnel administratif est prévue pour le 25 août et celle des enseignants pour le 1er septembre, la ministre a mis l’accent sur l’importance de la rationalisation de l’usage du temps consacré aux cours, précisant que toutes les mesures seront prises pour assurer au moins 32 semaines de cours pendant l’année.
Elle estime que ses propos ont été mal interprétés
Benghebrit vient au secours de Mebarki
Nouria Benghebrit applique à la lettre la «solidarité» entre les membres du gouvernement réclamée par le Premier ministre Abdelmalek Sellal. La ministre de l’Education nationale est venue au secours de son collègue de la Recherche scientifique et l’Enseignement supérieur, Mohamed Mebarki. Ce dernier avait jugé que le taux de réussite au baccalauréat pour l’année 2015 sera très faible, la moitié des candidats au baccalauréat vont échouer à leur examen. Pour ce même responsable, pas plus de 30% des candidats décrocheront le bac, et ce à cause du manque de formation pédagogique a justifié le ministre dans sa «prédiction». Madame Benghebrit défend Mohamed Mebarki en estimant que ses propos ont été mal interprétés. «Je suis sûr qu’il a avancé le chiffre différentiel entre les candidats au bac de cette année et ceux de l’année dernière qui équivaut aux chiffres avancés par M.Mebarki», affirme-t-elle sans convaincre, mais tentant quand même de sortir de l’impasse son collègue contrairement à ce que font d’autres ministres qui se tirent dans les pattes…