La mesure serait prise pour lutter contre le blanchiment d’argent,Tout versement au-dessus de 100 000 DA doit être justifié

La mesure serait prise pour lutter contre le blanchiment d’argent,Tout versement au-dessus de 100 000 DA doit être justifié
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Le salaire de bon nombre de cadres, aujourd’hui, dépasse largement ce montant qui doit paradoxalement faire l’objet de justificatifs.

Tout versement en espèce ou remise de chèque excédant le montant de 100 000 DA doit faire l’objet d’un justificatif sur les origines de fonds ou de la déclaration sur l’honneur. La mesure, semble-t-il, est prise dans le cadre du dispositif de lutte contre le blanchiment d’argent.

En effet, un chef d’entreprise a eu la désagréable surprise d’apprendre de sa banque qu’“en application des dispositifs de lutte contre le blanchiment d’argent émanant de la banque d’Algérie, nous portons à votre connaissance que tout versement en espèce ou remise de chèque excédant le montant de 100 000 DA (cent mille dinars) doit faire l’objet d’un justificatif sur les origines de fonds ou de la déclaration sur l’honneur. Cette procédure s’applique aussi aux retraits en espèces qui excèdent le un million de dinars”.

L’entreprise, titulaire du compte, doit justifier, par des factures, tout versement d’une somme dépassant 100 000 DA à porter au crédit de son compte. La personne physique, elle aussi, doit justifier la provenance du versement. Là où le bât blesse, c’est dans le niveau du montant qui doit faire l’objet de justificatif. “100 000 DA c’est le salaire de beaucoup de cadres d’entreprise”, nous dit-on.

Paradoxalement, cette mesure intervient au moment où le gouvernement, acculé par l’informel, décide de reporter l’obligation de payer par chèque pour les transactions commerciales supérieures ou égales à 500 000 DA et la généralisation de la facturation. Pour rappel, la décision avait été prise, le 3 février dernier, par le Conseil des ministres.

Le chef de l’État avait demandé au gouvernement “d’approfondir la concertation, l’explication et la communication sur les avantages pour l’économie qui découleront du recours au paiement par chèque pour les montants égaux ou supérieurs à 500 000 DA, ainsi que de la généralisation de la facturation à toutes les transactions commerciales”. Il avait ajouté que “par conséquent, l’application des dispositifs afférents à ces deux mesures sera donc différée jusqu’à la réunion des conditions requises”, selon le communiqué du Conseil des ministres.

Le Premier ministre avait lui-même reconnu qu’il est difficile de lutter “de face” contre l’informel. “Il est difficile de les combattre, car les combattre frontalement, c’est la stabilité du pays qui est remise en cause”, expliquait-il sur un plateau de télévision. Il est donc plus facile d’agir sur des entreprises citoyennes, dont les transactions sont faciles à tracer, parce qu’elles transitent par la banque. Mais avec ce type de dispositif, on veut pousser certains à sortir du circuit bancaire et grossir le circuit informel.