La mercuriale s’enflamme: Hausse soudaine des prix des fruits et légumes

La mercuriale s’enflamme: Hausse soudaine des prix des fruits et légumes

Après un répit de courte durée où la mercuriale a enregistré une certaine stabilité, les prix des fruits et légumes connaissent, depuis quelques jours, une hausse affolante au grand dam des pères de famille qui éprouvent beaucoup de peine à remplir le panier.

 C’était trop beau pour durer ! Les prix des fruits et légumes, très abordables depuis quelques semaines, ont pris des ailes. Exceptionnellement cette année, ces prix étaient en effet plus ou moins accessibles depuis le début de l’été, mais malheureusement cette situation n’a pas duré. Après un répit de courte durée où la mercuriale a enregistré une certaine stabilité, les prix des fruits et légumes connaissent, depuis quelques jours, une hausse affolante au grand dam des pères de famille qui éprouvent beaucoup de peine à remplir le panier.

Si certaines personnes qualifient cette hausse de «normale» à la veille de chaque événement religieux, ils sont nombreux à avoir accusé les «vendeurs véreux» qui n’ont en fin de compte qu’un seul souci, le gain rapide et facile. La flambée des prix des produits alimentaires de première nécessité est devenue une situation banale à laquelle s’attendent et se résignent les citoyens algériens. C’est du moins ce que nous avons constaté, hier, lors d’une virée au niveau de quelques marchés de la capitale.

De Bab el-oued jusqu’à Ain Benian, en passant par Zéralda, c’est la même rengaine. Les petites bourses, notamment souffrent le martyre quotidiennement pour espérer faire quelques emplettes. «Nous traversons une période difficile, avec toutes les dépenses du mois de ramadhan, l’Aïd et maintenant la rentrée scolaire. Nous devons en plus faire face à une flambée des prix», s’écrie un client.

La majorité de la population ne trouve pas d´explication à ce phénomène qui généralement fait son apparition à l´approche de chaque fête, qu´elle soit religieuse ou nationale. «Tel que voulu par nos traditions, à chaque occasion qui se présente, nous préparons un festin et ce, sans trop réfléchir à la dépense qu´il engendre», nous dira un citoyen, lequel se dit habitué à ce genre de «pic» des prix, d´autant que l’Aïd el Adha est proche.

Il poursuit: «cette réalité constitue, malheureusement, une opportunité pour les marchands malhonnêtes qui comptent augmenter, à l´occasion de ces fêtes, leurs chiffres d´affaires». Il est vrai que les pères de famille à moyen et petit revenu se retrouvent, face à cette flambée, incapables de satisfaire les besoins de leurs petites familles notamment les aliments de grande consommation. «Un soutien de famille qui touche à peine le Snmg ne peut acheter des pommes de terre à 70 DA, les tomates à 120 DA, les courgettes à 180 DA ou encore l´oignon à 80 DA», se désole un autre citoyen. Et d´ajouter : «cela sans parler des prix du poulet et de la viande qui touchent, actuellement le plafond».

«On n’arrive plus à répondre à nos besoins. Nous sommes lynchés de partout», a déploré hier, un père de famille au marché Nelson de Bab el oued. Marchands de fruits et légumes, détaillants ou grossistes, commerçants, agriculteurs, chacun défend sa position à sa manière, afin de convaincre les citoyens de la justesse des prix. Il y a quelques jours seulement, le prix de la pomme de terre était affiché entre 35 et 45 DA. Actuellement, il est cédé entre 65 et 70 DA, soit presque le double du prix, a-t-on constaté.

La tomate est proposée aux consommateurs entre 80 et 100 DA le kilo. Il y a quelques jours, elle valait 50 DA. Les autres légumes ont, pour leur part, connu aussi une hausse, la courgette est actuellement cédée à 180 DA, la salade verte entre 200 DA et 220 DA, les poivrons à 140 DA. L’oignon a 80 DA. Les fruits sont également touchés par cette hausse. La pomme vaut 170 DA le kilo, alors que son prix était de 140 DA, il y a une semaine. La nectarine entre 150 DA et 250 DA. Les citrons sont à 700 DA. Interrogé sur les causes de cette flambée injustifiée des prix des fruits et légumes, un marchand exerçant à Zéralda a évoqué l’absence de contrôle de la part des pouvoirs publics que ce soit au niveau des marchés de gros ou de détail.

Dans leurs explications sur la hausse des prix, certains marchands mettent en exergue le fait qu’«ils souffrent de l’intervention des spéculateurs et des intermédiaires en les obligeant à acquérir leur marchandise à un prix fixé après entente avec les grossistes». Les citoyens ne savent plus à quel saint se vouer et affirment ne pas pouvoir joindre les deux bouts et les autorités semblent incapables de réguler le marché des fruits et légumes, laissant le consommateur livré à la seule loi ultralibérale de l’offre et de la demande.

M. B