La menace terroriste pèse sur les élections tunisiennes

La menace terroriste pèse sur les élections tunisiennes
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Si le ciel de Tunis est dégagé, il n’en est pas de même de l’esprit des Tunisiens, méfiants face à la menace terroriste. Les législatives et la présidentielle mettent une pression supplémentaire. L’importance de ces deux rendez-vous électoraux pour la Tunisie fait craindre aux autorités du pays une recrudescence des actes terroristes. Mobilisées, les forces de l’ordre mènent actuellement des actions dans les montagnes de Chaambi. Cette zone serait investie par des insurgés, selon le ministère tunisien de l’Intérieur.

“Nous avons rencontré des problèmes à la frontière avec notre pays frère l’Algérie, au mont Chaambi plus précisément. Nous y avons arrêté plusieurs terroristes ces derniers jours et nos interventions ont été efficaces. Nous avons arrêté un groupe et éliminé un autre. Nous avons beaucoup progressé dans la lutte contre le terrorisme”, explique Mohamed-Ali EL-Aroui, Porte-parole du ministère de l’Intérieur tunisien.

Début octobre, à Ben Guerdane, dans le sud-est de la Tunisie, des contrebandiers ont été arrêtés. Outre une saisie importante d’armes, d’argent liquide et d’alcool, c’est leur implication dans la mise en place d’un réseau destiné à faire passer de jeunes salafistes en Libye, puis en Syrie pour participer aux combats, qui a valu à ces passeurs d‘être appréhendés.

Pour renforcer la sécurité à l’approche des législatives, le gouvernement tunisien a ordonné la fermeture, pendant trois jours, de sa frontière avec la Libye, notamment des checkpoints de Ras Jedir et de Dhehib, où les forces de l’ordre saisissent régulièrement des armes de contrebande.

‘“Nous avons de nouveau vérifié les postes frontière, y compris celui de Ras Jedir où nous avons concentré nos efforts et amélioré les infrastructures. Nous avons aussi coordonné nos actions avec l’armée, la garde nationale et la douane”, dit Nidhal Ourfelli, Porte-parole du gouvernement tunisien.

Le secrétaire Général du parti Nidaa Tounes, accuse, sans les citer explicitement, ses principaux rivaux aux législatives, les islamistes d’Ennahdha anciennement au pouvoir, de supporter les groupes extrémistes.

“Des hommes au pouvoir ou qui avaient des liens avec le pouvoir en place ont recruté des jeunes Tunisiens, en exploitant la pauvreté, la marginalisation, le chômage. En leur donnant de l’argent et en leur présentant le jihad comme la solution à leurs problèmes”, dénonce Taïeb Baccouche.

Le Parti Ennahdha nie en bloc avoir supporté quelque groupe que ce soit. Il avoue quand même avoir eu des faiblesses durant son passage à la tête du pays. Mais nous n’en saurons pas plus, en tout cas pas de la bouche du vice-président d’Ennahdha.

“La Haute Autorité Indépendante de la Communication Audiovisuelle nous a ordonné de ne pas parler aux médias étrangers. Ne me mettez donc pas dans une situation embarrassante, sinon je vais être sanctionné et ils diront que je n’ai pas respecté la loi”, explique sèchement Abdelfattah Mourou.

Si les élections tunisiennes se déroulent de façon libre et transparente, la Tunisie y trouvera sans doute son salut. Mais le pays devra aussi arriver à retrouver une certaine stabilité et unité politique qui permettra aux futures institutions de lancer des réformes profondes.