L’Algérie vit sous la menace constante des groupes terroristes installés le long de ses frontières de plus de 1 300 kilomètres avec plusieurs pays (Tunisie, Libye, Maroc, Mauritanie, Niger) qui sont pour le moment impossibles à sécuriser. Des combattants, notamment des Touaregs du 32e bataillon de l’armée libyenne du temps de Kadhafi, ont regagné leur région d’origine, principalement dans la frontière algéro-malienne.
Sachant que ce fameux bataillon manie à la perfection tous types d’armement et maîtrise l’art de la guérilla, l’Algérie y voit un véritable danger pour sa sécurité intérieure. Et ensuite ce qui se passe depuis quelques semaines dans le nord du Mali n’est pas fait pour arranger les choses. Des combats militaires et les menées aussi du mouvement djihadiste Ansar-Eddine se greffant sur celles du Mujao et d’Aqmi: telle est la situation. La question de la sécurisation des frontières de ce pays devient encore plus contraignante. Après celles partagées avec la Tunisie et la Libye, le redéploiement des forces de sécurité et de l’ANP prend une nouvelle dimension. Comment optimiser l’efficacité de ce dispositif ?
Pour faire face aux activités du groupe d’Al-Qaïda, l’Algérie a décidé de déployer un grand nombre de ses forces sur ses frontières avec la Libye et le Mali. Elle a déployé davantage de forces de sécurité et de garde-frontières le long de ses frontières avec le Mali, la Libye, la Mauritanie et le Niger, a indiqué l’agence de presse qatarie, citant les forces de sécurité algériennes. Ces dernières doivent entrer en action en cas de besoin, ont-ils déclaré. Récemment, l’Algérie a créé deux zones militaires à proximité de ses frontières avec la Libye et le Mali, pour contrôler ses frontières et empêcher les membres d’Al-Qaïda et les trafiquants d’armes de s’infiltrer dans ce pays.
Sécurité tous azimuts avec les pays du Maghreb
Et pour cela, l’Algérie veut que les pays voisins limitrophes sécurisent leurs frontières avec elle. Il se trouve que la plus grande zone frontalière est partagée avec le Maroc.
L’arrestation par les autorités marocaines de quatre intégristes salafistes, le 8 juillet dernier, dans la localité de Aïn Bni Mathar, illustre l’actualité de ces préoccupations. Fichés pour leurs idées intégristes et leurs va-et-vient réguliers à la frontière maroco-algérienne, ils sont présumés être en relation avec des organisations terroristes algériennes. La priorité donnée désormais par Alger au verrouillage de toutes ses frontières ne peut faire oublier l’impérieuse nécessité d’une coopération sécuritaire accrue avec les pays du Maghreb.
L’armée de légionnaires africains levée par Kadhafi se replie sur le Sahel. Les bataillons d’éléments touaregs sanctuarisés depuis longtemps dans le sol libyen empruntent les mêmes pistes et se retrouvent ainsi dans un milieu naturel d’origine qui leur est familier.
Le 32e bataillon baptisé Mou’azaz – le plus connu d’entre eux – est revenu dans le Sud algérien avec d’autres, pour donner une nouvelle opérationnalité dans cette zone-là, et ce avec un équipement lourd et moderne. Subissant une menace au sud et à ses frontières tunisienne et libyenne, l’Algérie ne peut compter que sur elle-même, en attendant de voir un jour les pays maghrébins se mobiliser à leur tour pour faire face, à l’initiative et même sous la houlette d’Alger ?
Mahmoud Tadjer