La menace d’une grève persiste Ces taxis devenus clandestins!

La menace d’une grève persiste Ces taxis devenus clandestins!
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Le problème des licences a poussé plusieurs chauffeurs de taxis à verser dans la clandestinité. Au moins 800 taxieurs sont en cessation d’activité légale à Oran, certains choisissant de travailler de manière irrégulière, prenant d’énormes risques.

Selon un chauffeur de taxi, la surenchère sur les licences est à l’origine d’une sorte de monopole sur cette profession. «Les moudjahidine et les ayants droit, d’accord, mais jusqu’à quand ?», clament des taxieurs d’El Bahia. Un père de famille a confié que ce problème poussait nombre d’entre eux à exercer dans la clandestinité. «Ma voiture est un investissement.

Si je n’ai pas de licence, je suis obligé de travailler clandestinement. Certains clients comprennent notre situation quand ils voient que le compteur est éteint. Mais d’autres risquent de nous dénoncer. Nous prenons beaucoup de risques», ajoute ce père de famille. D’autres chauffeurs de taxis déclarent qu’ils ont tous dû travailler au moins une semaine, voire deux, sans licence.

«Cela arrive à tout le monde, qu’on nous retire ce document pour un problème d’héritage ou parce que quelqu’un propose plus d’argent», commente-t-il. Devant cet état de fait, les taxis semblent n’avoir pas d’autre choix que d’aller vers le débrayage, si leurs doléances ne sont pas prises en charge. «Il faut passer un message fort. Nous sommes au nombre de 8.000 au moins. Si on fait grève, on nous écoutera», nous dit-on.

En effet, l’éventualité d’un débrayage de la corporation est toujours de mise. C’est ce qu’a assuré hier, le président de la fédération nationale des taxis section UGCAA, M. Djilali Kandsi.

Une réunion a été organisée la semaine passée avec le directeur des Transports. «Aucun ordre du jour n’a été prévu sur les invitations transmises, mais nous avons pu débattre de la situation des taxieurs et des propositions ont été faites», a indiqué M. Kandsi. Notre source a ajouté qu’une rencontre est programmée dimanche ou lundi prochains avec le directeur des Moudjahidine.

Le représentant de la fédération a expliqué qu’un blocage persiste sur la question des licences et que seul le wali peut débloquer la situation. «Si les revendications des taxieurs ne sont pas honorées dans la semaine qui vient, nous ne voyons pas d’autres issues que d’aller vers une grève générale», a affirmé M. Kandsi.

Il faut savoir qu’à la fin septembre, les chauffeurs de taxis ont organisé un sit-in de protestation à l’appel de la section locale de l’UGCAA. Pas moins de 200 chauffeurs de taxis s’étaient rassemblés au parc de stationnement de la wilaya d’Oran. Le 25 septembre, leurs représentants ont été reçus par des responsables de la wilaya. Le président de la fédération a déclaré que des assurances lui ont été données et que leurs doléances devaient être soumises au wali.

Les taxis se plaignent du problème des licences et souhaitent l’arrêt des agréments des sociétés de taxis dont le nombre dépasse une vingtaine, pénalisant les autres. Aucune réponse n’a été concrétisée, assure-t-on.

«Nous souhaitons que le wali se penche sérieusement sur le problème des licences. Nous proposons l’octroi d’agréments ou des cartes professionnelles aux jeunes pour pouvoir exercer ce métier tout en s’acquittant des droits et taxes envers l’Etat», ajoute M. Kandsi.

Redouane B.