Suite à la décision du Snpssp d’entamer une grève illimitée à partir du 1er avril, le ministre de la Santé a donné une instruction de ponctions sur salaires des grévistes. C’est aujourd’hui qu’on mesurera le degré de détermination des blouses blanches.
Suite à l’appel du Syndicat national des médecins spécialistes de la santé publique (Snpssp) à la grève illimitée à partir d’aujourd’hui, on ne peut, en fait, que poser la question de savoir quelle sera sa réponse face aux menaces brandies par la tutelle. Nos tentatives de join-dre le Snpssp par téléphone sont restées sans suites hier, veille de la grève illimitée. Il convient toutefois de signaler que lors de sa récente conférence de presse le Snssp n’a pas caché sa détermination pour faire valoir ses revendications socioprofessionnelles qu’il juge «légitimes» et que les actions décidées par cette organisation syndicale seront menées malgré les menaces et les rétorsions déclarées de la part de leur tutelle. Il y a également lieu de souligner que les deux parties, les praticiens spécialistes et la tutelle, ont des versions totalement contradictoires sur la nature de cette protestation et le taux de suivi. Il s’agit de revendications légitimes, insiste le Snpssp, mais cette action est «illégale» dira le ministre de la Santé, Djamel Ould Abbès puisque, explique-t-il, la tutelle a répondu à toutes les revendications légitimes des médecins spécialistes de la santé. S’exprimant sur la plate-forme des revendications des médecins protestataires, qui exigent notamment l’amendement du statut particulier, Ould Abbès a précisé que «la révision de leur statut particulier n’est pas à l’ordre du jour. On ne touche pas aux statuts adoptés». Et d’ajouter que la tutelle ne peut pas répondre favorablement à la suppression de la discrimination en matière d’imposition (IRG) des primes et indemnités versées par le secteur de la santé aux praticiens spécialistes hospitalo-universitaires et aux praticiens spécialistes. Pour sa part, le président du Snpssp insiste sur la légitimité de son action et souligne la détermination de son syndicat à aller de l’avant et suivre ses actions de protestation jusqu’à la prise en charge de ses doléances. Pour rappel, le Snpssp a observé plusieurs grèves cycliques depuis le début de l’année, des actions pour lesquelles la tutelle n’a affiché que mépris et dédain. Une attitude qui, vraisemblablement, ne décourage point les médecins spécialistes, comme l’a déjà exprimé déjà le Dr Yousfi, «malgré les mesures répressives brandies par le ministre devant une cause reconnue comme légitime, le Snpssp ne reculera pas et continuera à défendre cette cause».
La même source indiquera qu’«aucune revendication contenue dans sa plate-forme de revendications n’a été satisfaite». Aujourd’hui on connaîtra la réponse des praticiens de la santé à l’appel de leur syndicat. La perturbation des soins risque d’être enregistrée dans les établissements hospitaliers, au grand dam des malades.
Par Yasmine Ayadi