Les syndicats de l’éducation défient Boubekeur Benbouzid et affirment que le recours à la grève n’est pas à écarter lors de cette rentrée scolaire.
A l’image des années précédentes, cette année encore, le secteur de l’éducation s’achemine droit vers la protestation.
Contactés, les représentants des travailleurs indiquent ne pas renoncer à leurs revendications socioprofessionnelles et la menace d’exclusion brandie par le ministre de tutelle afin de dissuader «l’activité syndicale» ne fera pas fléchir les fonctionnaires.
Boudiba Messaoud, chargé de la communication du Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement supérieur et secondaire (CNAPEST), a indiqué que le choix de la tenue ou non de mouvements de contestation dépend de la base.
«Des assemblées générales seront tenues à partir de demain à travers tous les lycées du pays, elles seront suivies par des conseils de wilaya, et, en fin de semaine, nous organiserons le conseil national auquel on soumettra les rapports en provenance de la base», a-t-il déclaré.
«Une stratégie» sera mise en place avant même d’aller vers la protestation, explique notre interlocuteur.
Le ministre de l’Education «a tout intérêt à ouvrir le dialogue avec le syndicat, au lieu de faire dans la provocation», assène-t-il. Le CNAPEST, précise M. Boudiba, tient toujours à ses revendications relatives aux œuvres sociales, médecine du travail et régime indemnitaire.
Aussi, il rappelle à Benbouzid ses engagements de trouver une solution à leurs doléances. «Des engagement non tenus», regrette-t-il, ajoutant que le ministre de l’Education «en menaçant d’exclure les enseignants ayant plus de trois absences non justifiées, veut plutôt éviter d’aborder les vrais problèmes».
De son côté, Mohamed Salem Sadali, secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef), a indiqué que «sur la forme» les déclarations de Benbouzid n’inquiètent pas les enseignants, puisque «le ministre n’est pas au-dessus de la loi. Il existe une réglementation applicable en cas d’absences».
Il dit que ce n’est pas la première fois que le ministère de l’Education nationale tente de dissuader les syndicalistes avant la rentrée scolaire.
M. Sadali affirme que le Conseil national du Satef va se tenir prochainement et décidera des actions à mener à la rentrée. «Si la base opte pour la grève, nul ne pourra nous arrêter», souligne-t-il, précisant au passage qu’«il ne faut pas confondre entre droit de grève et absentéisme». Il est à relever que le risque de protestation à la rentrée scolaire, prévue le 13 septembre prochain, devient de plus en plus évident
Les adjoints d’éducation ont déjà annoncé une grève pour la rentrée. Il est à craindre que ce débrayage soit suivi par d’autres actions de protestation, à cause notamment du retard dans la concrétisation de certaines revendications attendus par les travailleurs. Une situation qui compromet la stabilité de la scolarité des élèves, pénalisés chaque année par des mouvements de grèves à répétition.
Par Aomar F.