La mémoire flash à l’assaut du disque dur

La mémoire flash à l’assaut du disque dur

L’offre de disques SSD, plus rapides et moins énergivores, se démocratise.

Nouvelle tendance dans l’informatique : remplacer les bons vieux disques durs par des composants de mémoire flash, réputés plus rapides et moins gourmands en énergie. Une initiative qui concerne surtout les ordinateurs portables et, en particulier, les netbooks. Bon nombre sont déjà commercialisés avec des disques à mémoire flash en standard. Jusqu’à présent, le prix élevé de ces composants, pour une capacité de stockage modeste, empêchait leur démocratisation. La situation évolue avec l’arrivée de modèles signés Samsung, Intel ou Kingston. Le premier a lancé un disque flash de 64 Go vendu autour de 350 €, tandis qu’Intel propose un modèle de 80 Go à moins de 700 €. Et la course à la capacité n’est pas près de s’arrêter. Toshiba devrait lancer un composant de mémoire flash d’une capacité de 512 Go au format de 2,5 pouces.

La technologie des disques à mémoire flash, connue sous le nom de SSD (Solid State Disk), reprend le même principe que celui des mémoires utilisées dans les clés USB ou les cartes pour appareils photo numériques. Elle n’a rien à envier aux disques durs traditionnels. Aucune pièce mécanique en mouvement, ce qui garantit un fonctionnement silencieux et une meilleure fiabilité ; une plus grande résistance aux chocs et aux températures extrêmes ; un poids réduit et une moindre consommation électrique. Et surtout, un temps d’accès bien plus rapide. Il leur faut moins d’une demi-milliseconde pour trouver les données alors qu’un disque dur met au moins 13 ms. Leur vitesse de lecture peut atteindre 250 Mo/s et leur vitesse d’écriture 170 Mo/s, voire 200 Mo/s, à comparer aux disques durs dont les mêmes mesures dépassent rarement 100 Mo/s.

124 % de croissance annuelle

Revers de la médaille : la durée de vie des disques SSD est moins longue que celle des disques durs. D’ailleurs, les modèles actuellement commercialisés reposent sur deux procédés différents qui expliquent les importants écarts de prix d’un produit à l’autre. Les modèles les moins chers utilisent la technologie MLC, qui permet de stocker plusieurs données dans une seule cellule de mémoire, ce qui revient moins cher à capacité égale (entre 6 et 9 € le Go), mais qui se traduit par une longévité plus réduite (10 000 cycles d’effacement ou d’écriture). Les modèles SLC, eux, ne stockent qu’une donnée par cellule, mais offrent une plus grande durée de vie : 100 000 cycles d’effacement ou d’écriture. En contrepartie, ils sont plus chers (environ 25 € le Go). Ces disparités n’empêchent pas les spécialistes de prévoir l’explosion des disques à mémoire flash d’ici à trois ans. Selon le cabinet d’études iSuppli, le marché des SSD va croître à une moyenne annuelle de 124 % jusqu’en 2012.