La Méditerranée est la mer la plus menacée au monde

La Méditerranée est la mer la plus menacée au monde

Pollution, bétonnage du littoral, réchauffement, disparitions d’espèces

La faune et la flore de Méditerranée, parmi les plus riches au monde, sont aussi les plus menacées. C’est la conclusion d’une étude mondiale, Census Marine Life menée par 360 experts qui ont recensé la vie dans les mers et océans pendant 10 ans. Les impacts des activités humaines sont plus importants en Méditerranée que dans les autres mers du monde.

En cause, la dégradation des habitats, la surpêche, l’augmentation des espèces invasives favorisée par le réchauffement climatique… L’explication ? C’est une région habitée depuis des millénaires et c’est une mer quasiment fermée. Les mammifères marins, comme les cachalots et les dauphins, ont déjà payé un lourd tribut. Et certaines espèces emblématiques, comme le phoque moine de Méditerranée, ont quasiment disparu. Parmi la liste de menaces, la dégradation et la perte de l’habitat est la plus répandue aujourd’hui, écrivent les experts, citant comme causes le développement des côtes du bassin méditerranéen ou encore la pollution.

La surpêche est la seconde menace pour la biodiversité, et devrait croître encore dans les dix prochaines années, indique encore le rapport. Mais la particularité de la Méditerranée est la présence particulièrement importante d’espèces invasives, “un facteur crucial qui va continuer à modifier la biodiversité”. Venues d’autres mers, elles sont estimées à plus de 600, soit près de 4 % du total des espèces recensées. Ces espèces exogènes sont arrivées via les eaux de ballast par le canal de Suez, mais aussi le détroit de Gibraltar.

Et le rapport de rappeler par exemple que la dispersion de la Mnemiopsis Leidyi (méduse américaine), depuis Israël jusqu’à l’Espagne en 2009, a provoqué de grandes inquiétudes en raison de son impact sur les écosystèmes et zones de pêche. Une mer plus chaude va attirer de nouvelles espèces tropicales, et leurs populations déjà présentes en Méditerranée vont migrer vers de nouvelles zones, qui pour l’heure ne leur sont pas favorables, selon le rapport, qui décrit un phénomène de tropicalisation. Depuis que le réchauffement climatique est à l’œuvre, les voraces barracudas, par exemple, sont attirés par les anchois et autres pélagiques qui frayent dans les eaux de Méditerranée occidentale.