La marche du RCD n’a pas eu lieu,Le bras de fer a tourné court

La marche du RCD n’a pas eu lieu,Le bras de fer a tourné court
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La marche du RCD a été empêchée hier par un impressionnant dispositif sécuritaire mis en place tôt le matin. En plus d’un millier de policiers, des dizaines de blindés antiémeutes ont barré les principaux accès menant à la place du 1er-Mai d’où devait s’ébranler la marche.

Coup de bluff magistral ou coup de maître de Said Sadi ? La marche à laquelle a appelé ce dernier n’a pas eu lieu finalement, au grand dam de ses centaines de militants. Les marcheurs venus des différents coins du pays qui ont réussi à franchir les mailles du filet sont retournés le vague à l’âme. Ils ont cru qu’ils allaient forcer l’impressionnant cordon de sécurité mis en place dès les premières lueurs du jour.

Le bras de fer qui a opposé durant quelques jours le RCD aux autorités a tourné court. Le leader du parti, Said Sadi, qui n’a pas appelé à une marche populaire depuis une décennie paraissait très résigné lors d’une rencontre avec la presse : «Nous sommes déterminés à mener notre combat jusqu’au bout», a-t-il dit lors de sa première intervention. Selon lui, le 22 janvier n’est «pas une fatalité mais un commencement». Pour le leader du RCD, «l’état d’urgence sert à étouffer les libertés et à couvrir la corruption», avant d’annoncer qu’il y aura «d’autres actions à l’avenir».

En plus d’un millier de policiers, des dizaines de blindés antiémeutes ont barré les principaux accès à la place du 1er-Mai. Cette place qui devait être le point de départ de la marche populaire pour atteindre le siège de l’APN a été bouclée par les forces de l’ordre qui se sont déployées à travers toutes les artères. Le siège national du parti du RCD, situé à El-Biar, et le bureau régional situé à la rue Didouche-Mourad ont été également investis par les forces de l’ordre qui ont empêché tout mouvement de sortie. Quelque 300 militants éparpillés dans les artères du boulevard Hassiba-Ben-Bouali ont tenté tant bien que mal de braver l’interdit.

L’ancien président de la LADDH, Me Ali Yahia Abdenour, du haut de ses 85 ans, est venu manifester son soutien à la marche populaire. Des syndicalistes ont été également aperçus aux alentours de la place du 1er-Mai. A 11h, la place était entre les mains de la police, qui contrôlait tous les accès. Il faut dire que les services de sécurité n’ont pas lésiné sur les moyens pour empêcher toute manifestation. Camions à eau, forces antiémeutes, policiers en civil étaient visibles dans beaucoup d’endroits de la capitale. D’autres ont été postés en différents lieux sensibles de la ville.

Plusieurs hélicoptères de la police survolaient le ciel d’Alger. Le chef du groupe parlementaire Athman Mazouz a été touché à la tête devant le siège du parti et évacué à l’hôpital. Un énorme bandage couvrait sa tête. Son collègue, le député Aider, a été interpellé par la police ainsi que plusieurs autres militants du parti venus soutenir leur leader.

Le chef de bureau de la wilaya d’Illizi, le Dr Arab Achour, a été blessé et arrêté à son tour. Il a été évacué à l’hôpital Mustapha où il a reçu les premiers soins. Des petits groupes constitués de militants du RCD et des représentants d’organisations ont tenté de marcher vers la rue Hassiba-Ben-Bouali, mais ils ont été dispersés dans le calme, par la police.

Le président du RCD, Saïd Sadi, et les responsables du parti ont été également empêchés de marcher à partir du siège du parti à la rue Didouche-Mourad vers la place du 1er-Mai. Aucun incident n’a été constaté au niveau de la place du 1er-Mai. La marche à laquelle a appelé le RCD pour hier matin à Alger s’est transformée finalement en rassemblement devant le siège du parti à la rue Didouche-Mourad.

Des affrontements violents ont eu lieu entre les militants et les forces de l’ordre. Plusieurs personnes ont été blessées par la police devant le siège du RCD. Certaines personnes ont été évacuées à l’hôpital alors que d’autres sont soignées dans le bâtiment où une cellule médicale a été installée

Les forces de l’ordre ont également procédé à l’interpellation d’une dizaine de personnes. A 13 heures, la place du 1er-Mai commençait à retrouver son calme habituel. Les gens vaquaient comme d’habitude à leurs occupations.

Mahmoud Tadjer