La marche de la CNCD à Alger de nouveau empêchée

La marche de la CNCD à Alger de nouveau empêchée

Hier encore, les animateurs de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD) ont tenté de marcher de la place du 1er Mai à la place des Martyrs. Leur initiative s’est heurtée au dispositif des services de sécurité qui les ont empêchés d’avancer.

Les policiers se sont déployés en très grand nombre et ont quadrillé les principales artères du quartier du Champs de manœuvre. L’important dispositif de sécurité a pris position dès les premières heures de la matinée, de manière à maîtriser



les lieux sans perturber la circulation automobile particulièrement fluide au centre d’Alger en cette journée de samedi. Plusieurs journalistes de la presse nationale, ainsi que les caméras de la télévision «rôdaient» déjà, à partir de 9h, aux alentours de la place du 1er Mai, à la recherche des militants de la Coordination.

Beaucoup se demandaient si cet énième appel à une marche à Alger allait susciter l’adhésion des foules, d’autant que d’autres manifestations du même genre étaient initiées, ce samedi,

à travers d’autres wilayas du pays et compte tenu aussi des échecs essuyés précédemment par la coordination qui n’est pas parvenue, au bout de plusieurs tentatives, à organiser de marche à Alger. Hier, une vingtaine de militants de la CNCD avaient commencé à se rassembler sur le lieu de départ peu avant 11 heures.

A peine regroupés, ils étaient aussitôt cernés par des policiers qui les ont empêchés d’aller plus loin. Ali Yahia Abdenour, président d’honneur de la Ligue des droits de l’homme (Laddh), était présent, de même que quelques militants du RCD, à l’instar du chargé de communication du parti, Mohcine Belabes, le porte-parole du syndicat autonome des praticiens spécialistes (Snpssp), le docteur Mohamed Yousfi, des membres de l’association SOS Disparus et d’autres représentants d’autres collectifs.

Des citoyens lésés se ruent vers la caméra de l’ENTV

Les animateurs de la CNCD étaient encerclés par les éléments de la police qui invitaient, au même moment, les passants et les curieux à continuer leur chemin. En voyant la caméra de la télévision en action, plusieurs citoyens se sont rués vers elle pour dénoncer une injustice dont ils ont été victimes et solliciter les hautes autorités.

Mustapha Lamraoui a été poussé à mettre fin aux activités de son entreprise d’électricité en raison «d’entraves bureaucratiques» pour se retrouver au chômage «depuis maintenant dix ans». Un autre citoyen, Ali Bahbeh, s’est élevé contre les autorités locales qui ne tiennent pas leurs promesses, notamment l’attribution de logements.

Pendant ce temps, Ali Yahia Abdenour indiquait aux journalistes que «les manifestations de la CNCD allaient se poursuivre jusqu’à un changement de régime». Les forces de sécurité, qui poussaient les manifestants à déserter les lieux, ont fini par avoir gain de cause. Les protestataires, qui tentaient dans un premier temps de résister à cette injonction, ont préféré prendre

la direction de Belouizdad. A ce niveau, des «pro-Bouteflika» sont entrés en scène et une prise de bec a eu lieu entre les deux parties. Une altercation à laquelle ont mis fin les forces de l’ordre qui ont évité à la situation de dégénérer. Vers midi, les manifestants se sont dispersés dans le calme.

Karim Aoudia