La manne pétrolière et les grands projets attirent les convoitises

La manne pétrolière et les grands projets attirent les convoitises

Le président de la République a à maintes reprises exprimé la volonté de l’Etat de lutter contre la corruption. Les autorités ont de tout temps procédé à l’ouverture d’enquêtes systématiques à chaque fois qu’elles ont été alertées.

S’agit-il d’une campagne contre la corruption au sein des institutions de l’Etat ou de cas isolés qui se sont soldés par des scandales dont les montants sont astronomiques ?

Quoi qu’il en soit, le phénomène de la corruption est loin d’être jugulé et continue de causer de graves préjudices à l’image du pays. L’opinion publique nationale est à nouveau scandalisée d’autant que les mis en cause sont de hauts fonctionnaires de la République, à la tête de départements à portefeuilles colossaux.

L’affaire du ministère des Travaux publics, dont le secrétaire général et d’autres cadres sont soupçonnés de toucher des pots-de-vin dans des contrats liés au projet de l’autoroute Est-Ouest, fait tache d’huile.

Même constat pour l’affaire du secrétaire général et des cadres du ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques placés sous contrôle judiciaire pour abus d’autorité qui s’est révélée dans l’affaire des thoniers turcs arraisonnés au large de Annaba. A Béchar, le ministère des Ressources en eau suit de très près l’affaire de la Direction de l’hydraulique.

En fait, le directeur et des cadres ont été accusés d’infraction au code de passation des marchés, abus de pouvoir, obtention de gains illicites par personnes interposées…etc.

Au-delà de la lecture politique que l’on peut attribuer à ces scandales, les faits sont là et mettent en cause des responsables censés défendre les intérêts des collectivités. Certes, ce n’est pas l’intégrité de tous les fonctionnaires et gestionnaires des institutions publiques qui est en cause.

Toutefois, la mise en place de mécanismes appropriés et le renforcement du contrôle sont plus que nécessaires. Dire qu’il y a péril en la demeure n’est guère exagéré. Le rapport publié par Transparency International, en 2008, classant l’Algérie à la 92e place sur 182 pays en est la preuve.

Ce classement est lié à des malversations et pratiques de différentes natures dont les conséquences sont désastreuses sur le développement et l’économie nationale. La manne pétrolière et les grands projets engagés semblent attirer toutes les convoitises. Le président de la République a à maintes reprises exprimé la volonté de l’Etat de lutter contre la corruption.

Les autorités ont de tout temps procédé à l’ouverture d’enquêtes systématiques à chaque fois qu’elles ont été alertées. Cependant, la problématique de la protection des individus qui osent dénoncer les corrupteurs ne trouve toujours pas de solution. Un détail, et pas des moindres, qui mérite d’être signalé.

Le détournement des deniers publics semble connaître une courbe ascendante dans le secteur public. Algérie Poste, à titre d’exemple, compte pour elle seule plusieurs détournements commis par des receveurs et employés de la société.

Un exemple qui renseigne sur la nécessité de la mise en place d’une instance nationale de prévention et de lutte contre la corruption et les malversations. Tout compte fait, l’Etat doit se protéger contre certains de ses employés d’autant que le pays est appelé à gérer, dans les années à venir, des budgets astronomiques.