Alger centre s’est mise aux couleurs de la Kabylie, avant-hier. Des centaines de femmes et d’hommes, vêtus de leurs plus belles tenues traditionnelles, ont sillonné les rues de la capitale, pour la troisième édition de la Balade en robe kabyle.
La manifestation était organisée, conjointement, par les associations «La Kabylie s’exprime» et «Hawa», en collaboration avec l’APC d’Alger centre. Le départ fut donné à Maqam Echahid, passant par les grandes altères de la capitale, pour arriver à la Grande Poste où une animation particulière a eu lieu.
Venus des différents coins de Kabylie, mais aussi d’ailleurs, les jeunes kabyles ont livré un message de paix, de tolérance, d’ouverture, mais aussi, et c’est la symbolique de cet événement, porté haut et fort les couleurs de la Kabylie, sa culture et l’identité berbère dans la capitale qui leur était, dans un passé par très lointain encore, interdite. Revendiquer son algérianité et la dimension nationale de l’amazighité et l’affirmer à travers plusieurs activités, sont les objectifs des deux associations, qui diront avoir «relevé le défi».
La nouveauté cette année, c’était l’organisation, en plus à la balade traditionnelle, de mise en scène de deux mariages : l’un chaoui et l’autre kabyle. L’esplanade de la Grande Poste s’est transformée en une véritable mosaïque de couleurs de l’Algérie profonde, où la diversité du pays a été pleinement exprimée. Des jeunes filles en robes kabyles et chaouies et des jeunes hommes en tenues traditionnelles et burnous, ont dansé et chanté au rythme des chansons de Matoub Lounes, Idir et autres monuments de la chanson kabyle, interprétés par des jeunes chanteurs, à l’instar de Djilali Toumert, Jugurtha et Bilal Mouhri…
Les passants ne pouvaient ne pas s’arrêter pour admirer le paysage. De jeunes Algérois prirent même place parmi la foule dansante et se sont fondus dans le nouveau décor de la capitale. Cette dernière, faut-il le noter, s’est métamorphosée ces dernières années, grâce à son populaire maire, Abdelhakim Bettache, qui lui donné un nouveau visage digne d’une grande capitale. Henné, cortège à pieds et chants traditionnels ont été les étapes d’une représentation d’un mariage kabyle, très semblable aux noces chaouies, qui a impressionné les spectateurs, notamment ceux étrangers à la culture berbère.