Les autorités ont déployé un important dispositif sécuritaire hier après-midi aux alentours de l’ambassade d’Egypte, à Hydra, empêchant du coup les manifestants de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD) de s’approcher de la représentation diplomatique, pour exprimer leur solidarité avec le peuple égyptien.
La manifestation à laquelle a appelé la CNCD devant l’ambassade d’Egypte à Hydra, en soutien aux Egyptiens qui revendiquent le départ du régime de Moubarak, n’a finalement drainé qu’une vingtaine de personnes.
Et pour cause : les deux issues menant vers le siège de l’ambassade ont été fermées par un impressionnant cordon de sécurité. Avant 14 heures, heure du début de la manifestation, les figures de proue du mouvement sont aux abonnés absents. Me Bouchachi est à Ghardaïa pour plaider et Malaoui du Snapap est dit-on «malade».
Seuls le porte-parole du CLA, Idir Achour, Fodhil Boumala, de Res-Publica, Hamid Farhi, du mouvement citoyen d’Aïn Benian, Moula, du mouvement des aârch de Tizi Ouzou, et Mohamed Bensaâd, l’ancien fondateur de l’organisation des enfants de chouhada, qui est venu, dit-il, «apporter son soutien à la marche du 12 février», sont présents avec une dizaine d’autres manifestants. Ils sont rejoints par quelques étudiants de l’ITFC qui manifestaient quelques kilomètres plus loin.
Ce petit groupe de manifestants s’ébranle de la grande place de Hydra pour marcher vers le siège de l’ambassade de l’Egypte, mais il est vite stoppé au niveau du carrefour. La procession devait s’arrêter au portillon du siège de l’ambassade égyptienne afin d’exiger le départ de Moubarak et apporter son soutien aux peuples égyptien et tunisien. Les forces de l’ordre ont investi entre-temps tous les alentours menant vers l’ambassade.
Les manifestants décident alors de se regrouper devant le siège d’une représentation d’une marque d’électroménager.
Pendant quarante-cinq minutes, banderoles en main, ils exigent le départ du raïs. «Irhal ya sefah chaâb masry karahak !» ou encore «l’Egypte libre ! Moubarak dehors !», «Moubarak assassin !» sont entre autres les slogans de cette manifestation couverte par plusieurs journalistes de la presse nationale et étrangère.
Prenant la parole, Fodhil Boumala a affirmé que les manifestants sont venus pour demander «le départ de tous les régimes arabes qui continuent de pratiquer la répression sur leur peuple. Nous sommes venus pour faire tomber les dictatures. Y’en a marre de ce pouvoir ! Djazaïr hourra ! Système barra !» criait-il. Signalons enfin que les forces de l’ordre ne sont pas intervenues pour disperser la foule, laissant les manifestants se disperser au bout de quarante-cinq minutes.