La deuxième marche pour la démocratie organisée le 19 février à Alger par la CNCD, (une coordination nationale de militants politiques, syndicats et des droits de l’homme), a drainé près d’un millier de personnes. Pour la deuxième fois, cette marche a été interdite et s’est transformée de fait en rassemblement, sous très haute surveillance policière. Il y a eu quelques heurts avec les forces anti-émeutes, et des groupuscules favorables au régime se sont infiltrés au milieu des manifestants pour essayer de casser le mouvement.
Pour ce deuxième rendez-vous contestataire mené par la CNCD, Coordination nationale pour le changement et la démocratie, il y avait des femmes. Des femmes numériquement minoritaires, certes, mais déterminées à exprimer leurs revendications comme Lila, enseignante universitaire : « Je manifeste pour un changement, une démocratie réelle, on a marre de cet abus de pouvoir», « moi aussi, enchaîne Djamila, militante féministe, je manifeste contre ce pouvoir, j’espère qu’on aura gain de cause avec peut être plus de temps mais on l’aura quand même».
Les organisateurs attendaient plus de monde que samedi dernier. Cela n’a pas été le cas. L’imposant dispositif policier a dû être dissuasif. Mais, pour Linda militante des droits de l’homme, ce n’est pas forcément la seule raison : « c’est que c’est mal organisé malheureusement ».
On ne sait pas encore si une autre marche sera programmée samedi prochain. Linda, est sceptique quant à l’évolution de ce mouvement : « Cela m’étonnerait que cela puisse tenir dans la durée d’autant plus que l’on voit des groupes de jeunes qui viennent infiltrer la manifestation et casser le mouvement. Je pense qu’au fur et à mesure, malheureusement, cela va être cassé».
Des observateurs n’excluent pas que la coordination contestataire fasse une pause pour élargir ses rangs à d’autres acteurs de l’opposition.