Quitte à mourir ou à tuer sur la route, pressés de rentrer chez eux à deux heures de la rupture du jeûne, certains automobilistes appuient sur le champignon. Résultat des courses : des sinistres souvent mortels.
Les Algériens sont trop nerveux au volant. Le verdict est sans appel si l’on se fie au bilan du 1er jour du Ramadhan. En effet, durant la journée du 1er août, pas moins de quarante-six accidents de la circulation routière, dont 13 mortels et 30 corporels ont été enregistrés à travers 26 wilayas du pays, dont notamment à Alger, Mascara, Aïn Témouchent, Biskra, Bouira, Djelfa, Blida, Naâma, Illizi, Batna et Mila qui ont connu des taux élevés de décès et de blessés.
Selon la Gendarmerie nationale, ces sinistres ont provoqué la morts de 20 personnes au total, 97 blessés et des dégâts matériels importants à 62 moyens de transport. Une véritable hécatombe, synonyme de terrorisme routier, émanant du facteur humain au premier degré. Un facteur incorrigible dès que l’environnement hostile à la prudence prend le dessus sur le civisme et le respect du code de la route.
À en croire les explications des services compétents, ces accidents sont survenus entre 17h30 et 19h30. Un horaire macabre et dont l’état d’esprit d’arriver chez soi à temps — alors que c’est faux — est ancré dans le mental des Algériens. Selon le tableau exhaustif établi par la GN, les chauffeurs de taxi et ceux des transports en commun interwilayas, au même titre que les fonctionnaires qui exercent en dehors de leur lieu de résidence, sont les principaux sujets exposés aux dangers de la route, surtout sur les monts de Tablat, Ahmer El-Aïn, Bouarfa, Foughala, Tighenif et Mohammadia, Bordj Omar-Driss, Ras El-Ayoun, Hanif, El-Hachimia et autres routes du Grand-Sud algérien, comme El-Biodh, Asla, Mécheria et Moghrar. En revanche, deux autres accidents ont eu lieu dans la capitale. Le premier à Staouéli, causant 1 blessé, et le second à Chéraga où 4 personnes ont également subi des blessures de diverses gravités avant l’heure du f’tour.
À ce sujet, note-t-on, le jeûne, ajouté au manque de sommeil et la précipitation d’arriver tôt, développent une nervosité chez les conducteurs qui butent, souvent sur des situations fâcheuses qui, au bout du “rallye”, imputent le sinistre au “mektoub”. C’est dire que la prudence et la vigilance sont de mise durant ce mois sacré. Et pour cause, et comparativement à la veille du Ramadhan, soit le 31 juillet, la GN avait enregistré 32 accidents de la circulation, dont 9 mortels et 23 corporels à travers 16 wilayas. Ces sinistres avaient alors provoqué le décès de 9 personnes, des blessures à 54 autres et des dégâts matériels importants à 53 véhicules. Il ressort que le taux d’accidents, de décès et de blessés a sensiblement augmenté en touchant la majorité des wilayas en l’espace de 24 heures seulement. Il faut dire que ce bilan ne concerne que les constats établis en extra-muros.
Car, en fait, en intra-muros, en plus des légères collisions qui finissent sur des rixes interminables et des embouteillages infernaux, des accidents ont également été enregistrés au niveau des agglomérations, touchant la majorité des régions du pays.
Même si aucun bilan n’est tombé, on retiendra les sinistres enregistrés à Constantine en 48 heures seulement, soit le 31 juillet et le 1er août. Selon un bilan établi par la Protection civile, pas moins de 15 accidents de la circulation ont causé un mort et 55 blessés.
L’accident mortel s’est produit sur la RN10, à Ouled Rahmoun, tandis que les accidents ayant occasionné de graves blessures se sont produits sur la dangereuse descente d’El-Menia.
Le Ramadhan ne fait que commencer, et malgré les multiples dispositifs de sécurité mis en branle par la GN pour prévenir les accidents, les Algériens, une fois au volant, défient toutes les lois, y compris celles liées au respect de la vie des autres