Des experts en technologies de l’information et de la communication ont relevé, mardi à Alger, la nécessité de s’approprier ces technologies pour assurer la croissance économique du pays, soutenant que ce développement est tributaire de la maîtrise des TIC.
Lors d’une rencontre-débat organisé par le quotidien El Moudjahid, ces experts ont estimé que l’impact des TIC sur l’économie algérienne « est pratiquement nul » et que le projet de développement d’une société de l’information en Algérie « est à l’état embryonnaire », observant que l’utilisation de ces technologies par les entreprises algériennes est « toujours à ses débuts ».
Une enquête sur »l’impact des TIC sur les PME », réalisée en 2007 par le Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (CREAD) au profit du ministère de la PME a révélé que l’indice global de pénétration des TIC au sein des PME a atteint un taux de 31,89% à l’échelle nationale.
Soulignant que les PME en Algérie ont de nombreux défis à relever en matière de TIC, M. Chakib Ben Mustapha, expert principal du programme PME II, a affirmé que »pour promouvoir l’absorption des TIC au sein de ces entreprises, il y a lieu d’opter pour des politiques contraignantes ».
PME-II, rappelle-t-on, est un programme d’appui aux PME/PMI et à la maîtrise des TIC mis en place en collaboration avec l’UE dans le but de soutenir la modernisation et le développement de cette catégorie d’entreprises en leur fournissant l’assistance technique et la formation spécifique, « Il faut qu’il y ait un réel projet de développement pour que les TIC prennent leur place dans l’entreprise, sinon ce sera juste un gadget », a-t-il averti, ajoutant que leur utilisation dans l’entreprise dépend de la mise à niveau de cette dernière.
De son côté, un chercheur au Centre de recherche sur l’information scientifique et technique (CERIST), M. Madjid Dahmane, a estimé que le retard qu’accusent les PME en matière de TIC est dû notamment à « la faiblesse de leur niveau d’encadrement technique ».
Il a affirmé également que »l’insuffisance des contenus nationaux sur le web, la mauvaise qualité des connexions à l’Internet, le coût élevé des communications téléphoniques et des équipements informatiques, freinent l’introduction des TIC au sein des entreprises ». Présent à cette rencontre, le représentant d
u ministère de l’Industrie et de la promotion de l’investissement, M. Mohamed Bacha, a mis l’accent sur la nécessité de développer les compétences et de se donner les moyens pour devenir acteur du système économique mondial.
Reconnaissant que l’enjeu de la compétitivité est « indissociable de la maîtrise des TIC », il a soutenu qu’en dépit du dispositif institutionnel, juridique et réglementaire mis en place et son impact important sur la promotion des TIC en Algérie, »les PME n’ont pas fait l’objet d’une attention particulière en la matière ».
Sur ce point, il a assuré que de nouvelles mesures ont été prévues pour encourager les PME à introduire les TIC dans leur mode de gestion. Afin d’atteindre un niveau acceptable en la matière, »l’Algérie doit adopter un rythme plus rapide et accorder un intérêt particulier à la formation de la ressource humaine », a estimé pour sa part, le représentant du ministère de la Poste et des TIC, M. Chérif Benmehrez.
Il a affirmé que l’élaboration et la mise en oeuvre du programme « E-Algérie 2013 », traduit le souci des pouvoirs publics d’édifier une société de l’information, rappelant que ce programme vise l’accélération de l’usage des TIC dans l’administration publique et dans les entreprises, le développement des mécanismes et des mesures incitatives permettant l’accès des citoyens aux équipements et aux réseaux des TIC ainsi que les développement des compétences humaines.