La maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou a honoré de fort belle manière le centenaire de la naissance de l’artiste peintre Mohamed Zmirli qui a ouvert ses yeux pour la première fois, le 18 février 1909 à Tizi-Ouzou dans une famille modeste mais ô combien généreuse.
Un hommage assez particulier du fait que cet événement a été marqué par la présence de nombreux fans et surtout des amis du défunt artiste. Ils étaient une quinzaine d’artistes peintres sculpteurs et autres plasticiens venus de Sétif Alger, Oran, Tipaza, Souk Ahras, Annaba, Azazga, Tizi-Ouzou et Marseille (France) à exposer leurs œuvres. Et ce, en témoignage à l’homme et à son œuvre au service de l’art et de la peinture algérienne.
Une œuvre longue de plus de cinquante années et surtout faite de plus de trois cents tableaux et autres peintures, aquarelles et fresques dans lesquels Zmirli avait immortalisé la société et l’identité algérienne, et la beauté et la pureté de ce beau pays qu’est l’Algérie. Zmirli avait aussi incarné la lutte de libération à travers son parcours artistique avec l’organisation de l’exposition de jeunes peintres et miniaturistes musulmans d’Algérie dont il est initiateur au Cercle Franco-Musulman à Alger du 6 au 17 décembre 1944.
D’ailleurs ses premières œuvres lui avaient valu le courroux de l’administration coloniale qui l’avait arrêté et lui confisqué tous ses ouvrages écrits et peints. D’ailleurs il s’en était remis à Mohamed Racim pour tenter de les récupérer. C’est ce dernier d’ailleurs qui lui avait permis d’exposer pour la première fois après avoir essuyé un niet de la part du cercle de peintres français de l’époque qui voyaient d’un mauvais œil l’intrusion de cet indigène dans leur chasse gardée.
Son amour pour l’art et surtout sa dévotion pour sa pérennité avait fait que dès l’indépendance il a organisé et participé au premier salon de l’indépendance (13 au 21 juillet 1962) à Alger ainsi que le premier salon du livre combattant toujours à Alger du 3 au 18 novembre et à Tizi-Ouzou sa ville natale du 15 au 23 décembre de la même année.
Ainsi l’exposition célébrant le centenaire de sa naissance a marqué à Tizi-Ouzou, sa ville natale, sa dernière étape après celle de Annaba et de Sétif. «Il était normal que l’on termine par Tizi-Ouzou la ville qui l’a vu naître et où il a grandi auprès des siens, même si le chômage l’a poussé à se rendre à Alger dès l’âge de 15 ans pour subvenir aux besoins des siens», confie la fille du défunt artiste, organisatrice de cet événement en étroite collaboration avec la Direction de la culture de la wilaya de Tizi-Ouzou et la maison de la culture Mouloud Mammeri. Notre interlocutrice émue par l’hommage rendu à son père décédé en 1984, a tenu aussi à rendre un hommage particulier à deux peintres de Tizi-Ouzou les défunts Mohamed Azzouzi et Si Moh El Kechai.
Comme elle précise aussi l’attention particulière accordée à ce centenaire par la ministre de la Culture, Mme Khalida Toumi. Tout en indiquant que le point final de cette manifestation se tiendra à Alger au Palais de la culture et à la galerie Omar Racim au cours du premier trimestre de l’année prochaine.
Cette manifestation qui se tient d’ailleurs au niveau de la galerie qui porte son nom à la maison de la culture de Tizi-Ouzou jusqu’au 16 décembre prochain a été marquée aussi par une conférence-débat animée par la plasticienne Nadia Merad Coliac de Marseille.
Ainsi, à travers toutes les œuvres exposées et l’hommage rendu a fait dire au vieux Moh Lounès Madiou : «Moh Zmirli est toujours vivant parmi nous».
Rachid Hammoutène.