La Maison Blanche dresse-t-elle « une liste d’ennemis politiques »

La Maison Blanche dresse-t-elle « une liste d’ennemis politiques »
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C’est ce que dénonce un sénateur de l’opposition, réagissant à l’appel de la présidence aux citoyens qui pourront transmettre toutes les informations « douteuses » aperçues sur Internet en rapport avec la réforme de l’assurance-santé.

La Maison Blanche appelle les partisans de Barack Obama à lui rapporter toutes les interprétations « douteuses » du projet de réforme du système de santé, une initiative vivement critiquée mercredi 6 août par un sénateur de l’opposition.

Sur le blog officiel de la présidence, le directeur chargé des nouveaux médias, Macon Phillips, a demandé à ses concitoyens de lui faire suivre tout ce qu’ils entendent dire sur la réforme de la santé et qui leur paraît suspect. « Il y a beaucoup de désinformation sur la réforme de l’assurance santé, allant du contrôle des finances personnelles (des citoyens) à la fin du système Life care » de prise en charge des personnes âgées. « Ces rumeurs se répandent souvent sans réellement faire surface, par les chaînes de courrier électronique ou les conversations ordinaires », explique-t-il.

« Etant donné que nous ne pouvons pas les suivre toutes à la Maison Blanche, nous vous demandons de nous aider. Si vous recevez un courriel ou voyez quelque chose sur internet qui vous semble douteux au sujet de la réforme de l’assurance-santé, envoyez-le à flag@whitehouse.gov », appelle-t-il.

LG Algérie

« Une liste d’ennemis politiques » ?

Mercredi, le sénateur républicain du Texas, John Cornyn, a vivement critiqué cette démarche, dans une lettre au président Obama, réclamant à la Maison Blanche de « cesser immédiatement de dresser une liste d’ennemis politiques ».

« Je n’ai pas connaissance d’un quelconque précédent dans lequel un président demande aux citoyens américains de rapporter à la Maison Blanche ce que disent leurs concitoyens lors de discussions publiques, et qui serait considéré comme douteux ou hostile aux intérêts politiques de la Maison Blanche », écrit-il. « L’engagement des citoyens ne doit pas se heurter à la crainte que le gouvernement ne surveille la liberté d’expression », insiste-t-il.

Le sénateur Cornyn interroge la Maison Blanche sur la manière dont elle entend utiliser les informations ainsi récoltées et si elle compte agir à l’encontre des personnes dénoncées pour avoir émis des jugements « douteux ».