Il y a tout de même un long chemin à faire pour que les résultats deviennent palpables.
Il était vraiment temps. La police de l’urbanisme et de la protection de l’environnement est désormais sur le terrain et présente ses bilans chaque année. C’est en quelque sorte le retour d’une brigade qui a disparu, il y a longtemps. La police des voiries a disparu laissant le terrain libre à tous les comportements sauvages que l’on puisse imaginer.
De retour donc avec une nouvele appellation ces brigades réapparaissent au grand bonheur des citoyens mais surtout de l’espace urbain et de l’environnement. Quotidiennement, les comportements sauvages se multiplient et les agressions se comptent par milliers. Aujourd’hui, l’anarchie qui a gagné l’espace urbain rend insupportable le cadre de vie des populations. Responsable en partie et victime en totalité, la population suffoque et se perd dans la recherche des voies lui permettant de s’en sortir. La police de l’urbanisme et de l’environnement est une vraie solution. Et il était vraiment temps qu’elle réapparaisse.
Toutefois, malgré l’espoir qui suit la nouvelle de son retour effectif et concret sur le terrain, il y a tout de même un long chemin à faire pour que les résultats deviennent palpables. Selon un bilan de ces brigades émanant de la cellule de communication de la sûreté de wilaya de Tizi Ouzou, les agressions n’ont pas diminué. Bien au contraire, dans certains cas, la hausse est largement constatée. C’est ainsi qu’en 2015, le nombre de constructions illicites réalisées sans autorisation s’élève à 134 alors qu’en 2014, la police de l’urbanisme n’en dénombrait que 117 constructions. Une courbe en hausse suivie en toute logique par le nombre des opérations de démolition qui ont atteint les 11 alors qu’elles n’étaient que six l’année précédente. Si le bilan, en matière d’urbanisme n’invite nullement à l’optimisme, il en est de même pour l’environnement. Les agressions sont plus nombreuses que jamais. Rien qu’en 2015, les brigades de la police de l’urbanisme et de l’environnement ont dénombré l’émergence dans la nature de 11 décharges anarchiques. Le même bilan fait état de la persistance des abattoirs anarchiques et incontrôlés qui font fi de la santé des populations. Les mauvaises tendances ne se limitent pas à cela mais elles apparaissent également sur le plan du comportement général dans la place publique. Les entraves à la circulation s’élèvent à 128, alors que l’année qui précède, l’on ne dénombrait que 81. Bien sûr, le chiffre donné est vite battu en brèche par la réalité du terrain, car le nombre de comportements du genre ne se compte guère par centaines. C’est presque un comportement généralisé né de l’incivisme qui sévit dans la société.
Par ailleurs, le bilan de la police de l’urbanisme et de l’environnement touche à un point sensible qui s’avère être la bête noire de tous les responsables. Le plus important cours d’eau qui traverse la wilaya est l’objet d’agressions de tous genres. Toutefois, il est connu de tous que les pouvoirs publics échouent depuis longtemps dans leur lutte contre l’exploitation illicite de sable dans le Sébaou. Rien qu’en 2015, après tous les discours promettant une lutte sans merci contre cette mafia, il est désolant de constater que le nombre de carrières non autorisées a augmenté. En 2015, les sablières non autorisées étaient au nombre de huit alors qu’elle n’étaient que trois l’année précédente.
Enfin, notons par ailleurs que le bilan mentionne tous les chiffres mais ne retient pas les causes. Des causes qui devraient faire l’objet d’études plus sérieuses que les journées portes ouvertes qui se ferment sans apporter de réponses. Il en est effet de notoriété publique que le laxisme des pouvoirs publics face à ces comportements sauvages engendre la hausse des agressions. Le mauvais exemple sert d’exemple lorsque les populations constatent l’incapacité de l’Etat à lutter contre l’exploitation sauvage du sable du Sébaou.