la loi des finances lui accorde des facilitations incroyables la voie royale à renault…

la loi des finances lui accorde des facilitations incroyables la voie royale à renault…
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La petite usine de montage des «Symbol» du groupe français Renault à Oued Tlelat, dans la périphérie d’Oran, risque de coûter très cher à l’Algérie. Et pour cause ! Après avoir imposé des conditions insupportables notamment le transfert du site de fabrication de Bellara (Jijel) vers Oran, contre la volonté du gouvernement algérien qui voulait créer une activité mécanique dans le Constantinois, la marque au losange vient de se voir offrir un cadre légal sur mesure.

Le projet de loi des finances 2014 qui vient d’être adopté en Conseil des ministres, résume bien cette volonté de laisser la voie libre au constructeur français.

Selon quelques dispositions éventées par TSA, la loi des finances 2014 introduit une obligation à tous les concessionnaires automobiles «d’installer une activité industrielle et /ou semi -industrielle ayant un lien direct avec le secteur de l’industrie automobile, dans un délai maximum de trois ans ». De fait, les quelques quarante concessionnaires présents sur le marché dont Volkswagen, Peugeot et autres Mercedes, KIA et Nissan risquent tout simplement de mettre la clé sous le paillasson en vertu de cette disposition.

Ils sont en effet sommés d’ouvrir des usines similaires à celles de Renault ou une autre activité liée à l’industrie automobile faute de quoi ils se verront retirer leurs agréments. La loi des finances souligne en effet que «le défaut d’entrée à l’expiration de ce délai entraîne «le retrait d’agrément». La Symbol, rien que la Symbol ! Le constructeur français Renault qui lui, vient de poser la pierre de son «usine» est évidemment hors danger. C’est bien une concurrence déloyale qui ne dit pas son nom dés lors qu’elle intervient quelques jours après l’inauguration du chantier de Renault.

Les autres concurrents n’ont désormais plus le temps. Il ne faudrait pas être grand clerc pour comprendre que le gouvernement Sellal a pondu un texte à la mesure du groupe français. Pis encore, l’accord entre le gouvernement algérien et le groupe Renault relatif à la construction de l’usine d’Oran, prévoit en effet une «exclusivité de production de trois ans». Comment alors exiger des concessionnaires de construire des usines en guise d’investissements quand on leur ferme le créneau avec cette exclusivité offerte au groupe français ? Mystère.

De quelque côté que l’on prend ces dispositions, on arrive fatalement à la même conclusion : Renault bénéficie d’un soutien économique, voire même politique du gouvernement. Dans un contexte d’économie de marché il est pour le moins inconcevable d’offrir une exclusivité sur n’importe quelle activité à un seul et plus forte raison à un opérateur étranger.

Des avantages et plus si affinités… Il aurait été logique d’offrir ce privilège à un investisseur local (public ou privé) pour favoriser la production nationale. Mais delà à accorder ce grand privilège à un groupe étranger, cela suscite des questions brûlantes. Tout se passe comme si le gouvernement a ouvert le marché au bénéfice exclusif de Renault et avec des facilitations dignes d’un pays sous développé qui n’a aucune ressource. Et comme si cette «offrande» ne suffisait pas, la loi des finances offre une autre fleur au groupe français en prévoyant d’interdire prochainement aux concessionnaires d’accorder des crédits d’achat à leurs clients, «y compris les crédits aux taux nul» .

Pour quelle raison ? «Cette restriction s’inscrit dans la perspective du lancement de la production des véhicules en Algérie». Il aurait tout simplement fallu préciser : pour permettre à Renault de vendre les voitures qu’elle produira en Algérie ! Plus loin, il y est expliqué aussi que l’interdiction du crédit auto vise à «renforcer le dispositif restrictif du gouvernement qui vise à réduire la facture des importations ». Là aussi, il s’agira en fait, de favoriser l’écoulement des «Symbol» de Renault qui sortiront de l’usine de Oued Tlelat. Et si après tout çà, le groupe français ne gagne pas beaucoup d’argent, il faudrait peut-être penser à lui assurer avec l’argent du pétrole, le payement des salaires de ses ouvriers !

Hamid Merakchi