L’Algérie va opter pour la politique d’austérité à travers la réduction drastique des dépenses publiques et la révision à la baisse des budgets d’équipement durant les prochaines années.
C’est sur cette base que sera élaboré le projet de loi de finances 2013 qui sera présenté par le ministre des Finances, Karim Djoudi, durant les réunions du gouvernement qui seront consacrées à cette question. Mercredi dernier, le Premier ministre avait engagé un débat préliminaire qui a duré près de 4h sur la future loi de finances. Un tour de table a été organisé pour recueillir les avis des
ministres et l’échange des informations sur des questions d’ordre économique.
La situation de l’économie mondiale, la crise qui sévit dans la zone euro ainsi que les perspectives mondiales du secteur de l’énergie ont été au centre des discussions au cours de cette réunion. Les membres du gouvernement ont abordé les retombées de cette crise sur le marché énergétique mondial, marqué ces derniers mois par une baisse vertigineuse des prix du pétrole atteignant des seuils qui inquiètent les pays exportateurs.
Toutes les hypothèses et probabilités ont été mises sur la table pour tenter de minimiser les conséquences de cette nouvelle situation économique mondiale sur l’Algérie. Selon des sources gouvernementales, le ministre de l’Énergie et des Mines, Youcef Yousfi, a éclairé ses collègues au cours de cette réunion sur la situation actuelle du marché mondial de l’énergie et ses perspectives à court et moyen terme. Ces données précieuses, ajoutées à celles livrées par son collègue des Finances, Karim Djoudi, ont offert une lisibilité qui aidera dans la confection du projet de loi de finances 2013.
À l’issue de ce débat, le Premier ministre a, selon des sources informées, donné une série de recommandations sur la nouvelle politique d’austérité qui sera appliquée par l’Algérie pour échapper à la crise et préserver les ressources financières — les réserves de changes — dont elle dispose actuellement. Cette nouvelle orientation économique s’articulera essentiellement par la réduction au maximum des dépenses publiques et la révision à la baisse des budgets d’équipement dont les enveloppes sont, jusque-à, colossales. À travers ces recommandations, il ressort donc l’abandon de certains projets inscrits dans le plan quinquennal 2010-2014, annoncé par le président de la République au lendemain de sa réélection pour un troisième mandat en 2009. Plusieurs chapitres de ce programme pourraient connaître un ajournement. Le gouvernement ne garderait que les projets et actions prioritaires pour réussir le plan d’austérité en cours.
Cette première réunion a permis juste de baliser le terrain sur cette question en attendant la décision qui sera prise prochainement par le chef de l’État, dit-on, sur le tarif de référence sur la base duquel sera élaboré le projet de loi de finances. Selon certaines sources gouvernementales, les référents appliqués jusque-là seront révisés en prenant en considération les nouvelles données économiques mondiales.
Ainsi donc, il faudrait s’attendre à ce que le tarif de référence de 37 dollars le baril sur lequel sont bâties les lois précédentes sera revu à la baisse sans qu’aucune indication soit donnée pour le moment, même s’il est exclu de revenir à l’ancien tarif, celui de 19 dollars le baril, appliqué pendant plusieurs années. Nos sources affirment que c’est le président de la République qui tranchera cette question durant les prochains jours pour permettre aux services du ministère des Finances de plancher sur l’élaboration du projet de loi de finances 2013. Certaines sources pensent que le tarif de référence ainsi que d’autres référents seront connus lors des auditions présidentielles qui auront lieu durant le mois de Ramadhan et dont la première sera consacrée au secteur des finances.
M A O